La 13e édition de la Journée africaine de la décentralisation et du développement local a été célébrée en différé le 12 août, à Brazzaville, à travers une conférence-débat sur le thème « Le rôle et la responsabilité des acteurs locaux face au processus de transfert des moyens et des compétences en matière d’éducation de base ».
Organisée par le ministère délégué en charge de la Décentralisation et du Développement local, la rencontre a connu la participation des animateurs des collectivités locales venus des différents départements du pays, en présence de plusieurs partenaires dont les agences du système des Nations unies et des diplomates. Une occasion pour le ministre délégué en charge de la Décentralisation et du Développement local, Juste Désiré Mondelé, d’édifier les participants sur les mécanismes de gestion des moyens et compétences transférés en matière d’éducation de base.
Le coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Chris Mburu, dans sa communication, a rappelé que l’éducation est la clé du développement durable et le fondement de la paix, de la stabilité et de la prospérité. Selon lui, la décentralisation de l’éducation de base est une étape importante pour rapprocher les services éducatifs de la population, pour répondre plus efficacement aux besoins locaux, et pour garantir que chaque enfant, quel que soit son lieu de résidence, ait accès à une éducation de qualité. « Le processus de transfert des moyens et des compétences en matière d’éducation de base, tel que vous le conduisez, est une initiative audacieuse qui marque un tournant décisif dans la gestion du système éducatif. Toutefois, ce processus ne peut réussir sans l’engagement et la responsabilité partagée de tous les acteurs locaux », a souligné Chris Mburu.
Il a également rappelé les trois points essentiels devant guider la réflexion et les actions à mener, notamment l’importance d’un cadre institutionnel solide et inclusif, la nécessité d’une planification et d’une mobilisation des ressources adéquates, ainsi que le rôle central de l’éducation pour les jeunes non scolarisés, non formés et non employés.
Mettre en place des comités de gestion
Rappelant de son côté l’arsenal juridique dont dispose le Congo dans le domaine de la décentralisation et du développement local, le ministre Juste Désiré Mondé a annoncé que dans le cadre de la mise en œuvre de la législation existante, l’Etat a alloué des crédits budgétaires aux collectivités locales au profit des structures transférées de l’éducation. Des fonds mis à la disposition des Conseils départementaux et municipaux en faveur des établissements pour les années 2023-2024. Selon lui, la loi met en place certains mécanismes dont les comités de gestion en matière d’éducation, de santé pour une meilleure répartition des fonds alloués. « Il y a quelques collectivités qui n’ont pas encore mis en place des comités de gestion alors que nous sommes déjà à quelques mois de la rentrée scolaire. Il est important que l’ensemble des collectivités locales soit doté des comités de gestion en matière d’éducation pour une meilleure répartition des fonds à allouer », a-t-il précisé.
La phase expérimentale de cette politique ne s’est pas déroulée sans heurts, surtout avec les conflits de compétences entre les autorités déconcentrées et décentralisées sur la gestion des crédits. Juste Désiré Mondelé espère qu’il n’y aura plus de cacophonie autour de cette question d’autant plus que la responsabilité de gestion de ces allocations est de la compétence des organes décentralisés. « Il y a le reste des textes législatifs et réglementaires publiés en rapport avec le transfert des moyens des compétences ; la mise en place pour la totalité des collectivités des comités de gestion ; le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la gestion des fonds ; l’actualisation et l’application de la loi sur la fonction publique territoriale », a-t-il poursuivi.
Le ministre a, par ailleurs, précisé qu’en République du Congo, la décentralisation n’était plus une option de politique publique ni un choix stratégique de développement, mais elle s’impose à tous puisqu’elle intègre le caractère même de l’Etat. Devenant un Etat décentralisé, le Congo a ratifié, en septembre 2023, la Charte africaine de la décentralisation et du développement local. Célébrée pour la première fois le 10 août 2012, la Journée africaine de la décentralisation et du développement local est un événement annuel panafricain qui vise à rappeler aux Africains et aux gouvernements locaux non seulement l'importance de la décentralisation dans la construction de l'Afrique mais aussi celle de la contribution des collectivités locales au développement des Etats membres de l’Union africaine et des territoires en leur sein.