Les souvenirs de la musique congolaise : la sublime épopée de Daniel Ntesa Nzitani dit Dalienst dans l’univers musical du Pool Malebo (1)

Jeudi, Août 15, 2024 - 00:00

Grand auteur compositeur, une pépite d’or et virtuose de la Rumba congolaise, Ntesa Dalienst a évolué successivement dans les orchestres Vox Africa, Festival des Maquisards, les Grands Maquisards et le TP Ok Jazz où ses titres sublimes ont secoué l’écosystème musical des deux rives du fleuve Congo au cours des décennies 1960, 1970.

 

Né le 30 Octobre 1946 à Kinsiona dans le Bas Congo en République Démocratique du Congo où il commence ses études primaires en 1951 à l’école Catholique Christ Roi. Dès l’âge de Dix ans, il monte un petit orchestre de jeunes dénommé ‘’Motema Jazz’’ avec comme instruments des boites de conserves et guitares de fabrication artisanale. Ensuite il fréquente l’école des missionnaires catholiques à Kinshasa dans la commune de Ndjili où on leurs apprend des chansons religieuses, il est déjà choriste. Son père, membre de l’église Kimbanguiste, l’envoie dans un pensionnat à Kamba au Bas Congo et ensuite à l’école normale de Ngombé Matadi où il fait parti de la chorale, son professeur de chant apprécie sa voix, le fait chanté souvent.

Diplômé des études secondaires pédagogiques, Daniel Ntesa Nzitani, enseigne pendant une année au cycle d’orientation (CO) avant d’embrasser la carrière musicale en 1967, année où il fait son entrée dans l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga et il devient Dalienst qui vient de Daniel Ntesa par anagramme et dans la foulée lance sur le marché les titres ‘’Alina’’ et ‘’Likuta Ya Pembeni Epekisami’’ où il chante en duo avec Sam Moreno Mangwana (frère cadet de Sam Mangwana). Une année plus tard, Dalienst en compagnie de Sam Mangwana comme chef de file et Vangu Guivano qui venaient de quitter l’African Fiesta National de Tabu Ley Rochereau et sous la houlette d’un homme politique du nom d’Alphonse Kitima Bin Ramazani, qui met à leur disposition des instruments de musique et montent l’orchestre dénommé ‘’Festival Des Maquisards’’ où ils seront rejoints par Lokombe, Dizzy, Mandjeku, Jhonny Bokasa, Michelino Mavatiku Visi et Diana.

En 1969, le festival des maquisards connait une scission, Sam Mangwana et Guivano quittent le groupe pour monter le ‘’Festival De Sam Et Guivano’’ (un feu de paille), Guivano laisse tomber son compagnon pour donner existence à une formation dénommée ‘’Dua’’. Abandonné par Sam Mangwana et Vangu Guivano, Ntesa Dalienst, désemparé manifeste le désir de regagner le Vox Africa, il en fait état à Dizzy Mandjeku qui le dissuade et le suggère de créer un groupe. C’est un ainsi qu’ils s’adressent à Verckys Kiamuangana pour donner corps à leur projet et ce dernier leur octroie des instruments de musique. C’est la naissance de l’orchestre ‘’Les Grands

Maquisards’’ où ils seront rejoints par Lokombe et Diana. Il sied de noter que 1969 est l’année qui marque le début d’une véritable révolution au sein des orchestres des deux rives du fleuve Congo qui par la suite vont connaitre au cours de leur évolution des dissidences et dislocations notamment L’ok Jazz, l’African Fiesta National, l’African Fiesta Sukissa, les Bantous de la Capitale, Négro Band et autres…

Lors de sa création, l’orchestre les Grands Maquisards est composé ainsi qu’il suit : Ntesa Dalienst, Lokombe Nkalulu, Diana, Kiesse Diambu et Loulou (chanteurs), Dizzy ;Mandjieku et Mageda (guitare solo), Kalambay (guitare mi-solo), Dave Makondele (guitare acc.), Franck Nkodia (guit. Base), Domsis (tumba), Tambu Tabi (batterie), Michel Sax (saxo), Mambert Jeannot et Jean Mari Kabongo (trompette), la sortie officielle du groupe eu lieu au bar Vis-à-Vis le 10 octobre 1970 sous la férule de Verckys Kiamuangana, grâce à qui les Grands Maquisards vont réaliser leurs premièrs enregistrements dans les conditions rudimentaires dans la rue Eyala au début de l’année 1971 et Ntesa Dalienst compose ‘’Obotami Mobali Ndima Pasi’’, un tube qui retrace la galère vécu par l’auteur après la scission du festival des Maquisards. Par la suite, d’autres titres produits aux éditions Veve viendront compléter le palmarès élogieux des Grands Maquisards sur l’échiquier musical congolais et africain. En l’occurrence ‘’Mado’’ de lokombe, ‘’Esese’’ de Diana, ‘’Maria Mboka’’, ‘’Biki 1 et 2’’ et ‘’Tokosenga Na Nzambe’’ de Dalienst, enfièvrent les mélomanes Kinois et Brazzavillois. A noter que Dalienst est la tête d’affiche du groupe… A  suivre

Auguste Ken Nkenkela
Légendes et crédits photo : 
L’artiste Daniel Ntesa Nzitani/DR
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