Festival de la Sape: l'avenue Matsoua a vibré aux rythmes de la « diatance »

Jeudi, Août 15, 2024 - 13:30

Une ambiance singulière a prévalu le 13 août dernier sur l'avenue Matsoua à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville. La 8e édition du festival de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (Sape) a cassé les codes en se déportant au berceau de cet art vestimentaire.

L’avenue requise pour la tenue de ce festival rappelle les époques où des artistes comme Papa Wemba, Ya Franckos, Jacques Moulélé, Jaques Tabazo, Akwiss, les Kiki la Mame, Emmeneya Kester et bien d'autres venaient exhiber leurs styles et atouts vestimentaires à Baba Boume. Et le maire de l'arrondissement 5 Ouénzé, organisateur de l'événement, se souvenant de cette époque a pensé qu'il était temps de tenir cette édition sur cette avenue mythique. En effet, ce festival se habituellement dans le 5e arrondissement et c’est pour la première fois qu’elle se déporte à Bacongo pour confirmer une fois de plus le rôle traditionnel de ce rendez-vous qui consiste à briser les barrières éthiques et linguistiques au profit de la cohésion et l'unité nationale.

Pour ce faire, 41 clubs des sapeurs de Brazzaville s'y sont retrouvés pour défiler, faire la « diatance » afin d'accrocher une fois de plus les spectateurs venus assiéger les lieux. L'ambiance était totale. Du plus petit au plus grand, personne n'a voulu manquer cette occasion, et la foule était immense. Pour preuve le service de l'ordre était débordé parce qu’ayant du mal à contenir la foule. La 8e édition a rendu hommage à deux icônes de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes : Ngoma Marron et Akwiss. Ce, après Mayembo de Base, Jacques Moulélé, Fernand Mabala.... Cette retrouvaille sur l'avenue Matsoua, qui a servi de boulevard aux amoureux de la créativité vestimentaire, par la rime aquarelle, n'a pas dérogé à la règle : la trilogie des couleurs. 

Cependant pour cette édition, Ya Frankos a été le grand absent. Kiki la Mame par contre a pris le train en marche. A son arrivée, il est allé présenter ses civilités aux autorités présentes à la cérémonie à savoir le maire de Bacongo, Bernard Batantou, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur en charge de la décentralisation, Juste Mondélé et la ministre de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault.

Pour cette année, il y a eu la présence du Cameroun, de la RCA et de la République démocratique du Congo. Ils étaient reconnaissables par leur style vestimentaire et les drapelets qu'ils avaient en mains avant que l'organisateur du festival, Marcel Ganongo, ne confirme leur présence. Le public a salué le talent des Sapeurs par des vives acclamations et des cris de joie pour exprimer leur soutien à l'événement tenu autour du thème « Promouvoir la paix et l'unité nationale ».

Notons que le mouvement de la Sape remonte à l'époque coloniale.  Il est devenu un style de vie en intégrant les mœurs des citoyens de la planète, et des Congolais en particulier jusqu'à modifier leurs habitudes.

Achille Tchikabaka
Légendes et crédits photo : 
1- Les sapeurs exhibant leur élégance/Adiac 2- La ministre Lydie Pongault s'exprimant lors du festival de la Sape initié par le maire Marcel Ganongo/Adiac
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