Le tronçon partant de l’avenue des Trois martyrs, dans l’arrondissement 5, Ouenzé, traversant le lycée de la Révolution et le complexe scolaire Gampo-Olilou, dans les quartiers 54 et 59 jusqu’à l’espace dit "Cent fils", s’appellera désormais avenue Père Jean-Marie-Grivaz.
La cérémonie de dévoilement de la plaque commémorative s’est déroulée le 17 août en présence du ministre délégué en charge de la Décentralisation et du Développement local, Juste Désiré Mondelé; et de l’évêque de Dolisie, dans le département du Niari, Mgr Toussaint Ngoma Foumanet; ainsi que d’autres invités. La dénomination de l’ex-avenue du lycée de la Révolution en avenue Père Jean-Marie-Grivaz est une délibération du Conseil départemental et municipal de Brazzaville en reconnaissance de ce prête spiritain français qui a œuvré, 46 ans durant, à l’édification des églises et des écoles dans les arrondissements 5, Ouenzé, et 6, Talangaï.
Arrivé au Congo en 1946 pour évangéliser la population, le père Grivaz y est resté jusqu’en 1992. Affecté dès son arrivée au petit séminaire Saint Paul de Mbamou, à 67 km de Brazzaville, pour former les futurs prêtres, il avait été rappelé à Brazzaville la même année pour la construction d’une nouvelle paroisse dans le nouveau quartier de Ouenzé, en remplacement de l’abbé Benoît Gassongo, appelé à d’autres tâches. Le père Jean-Marie Grivaz est l’initiateur et le bâtisseur de l’église Sainte Marie de Ouenzé, de l’école Saint Michel de Ouenzé, de l’école Immaculée conception de Ouenzé, de l’école et de l’église Saint Jean Marie Vianney de Mouléké, de l’église Notre Dame de Fatima de Mpila, de l’église et de l’école Saint Augustin de la Tsiémé, de l’église Saint Jean Baptiste de Talangaï, de l’église Saint Joseph de tout pour le peuple, de la chapelle Sainte Odile de Ngabé et de la chapelle Saint Grégoire de Massengo.
A travers la dénomination de cette avenue, le Conseil départemental et municipal de Brazzaville a voulu rendre un hommage mérité à celui qu’il qualifie de « bienfaiteur de la jeunesse, formateur, un grand bâtisseur qui a laissé de nombreux ouvrages dans notre capitale ».
46 ans au service de l’éducation
Le président de l’Association Saint-Michel Immaculée conception de Ouenzé (Asmico) « Bana ya sango Grivaz », Emmanuel Zoula, a rappelé dans son évocation que ce prêtre spiritain a passé toute sa vie active en République du Congo. « Pendant 46 ans, il a formé, enseigné et éduqué notre jeunesse en lui inculquant ses valeurs d’engagement au service de la communauté, son altruisme et son humanisme tout en partageant l’amour du prochain à une échelle qui a laissé des traces indélébiles parmi nous. Sa générosité, son dévouement, sa patience, sa persévérance et son abnégation ont permis à chacun d’entre nous de garder le meilleur de cette éducation pour servir notre pays », a-t-il déclaré.
L’un des rares bénéficiaires des œuvres du révérend père Grivaz encore en vie, le professeur émérite Théophile Obenga qui a côtoyé l’intéressé, a reconnu que le prêtre français a marqué sa jeunesse. « C’est une bonne chose pour les autorités politiques et municipales d’honorer sa mémoire, son dévouement et son travail en lui accordant cette plaque et cette place. Un homme qui n’est pas de chez vous et qui donne toute sa vie pour l’éducation. Il était très régulier, très constant et d’une stabilité morale extraordinaire, régulier », a-t-il témoigné.
Parrain de la démarche de l’Asmico dans l’obtention de reconnaissance, le ministre Juste Désiré Mondelé a édifié l’assistance sur la célébration du révérend Père Grivaz, un Français, en lieu et place des héros et pionniers congolais. Selon lui, il était impérieux et fondamental d’être reconnaissant et de ne pas mélanger l’histoire. « Nous devons reconnaître les bienfaits pour ne pas falsifier l’histoire. Nous sommes les bénéficiaires de l’œuvre du père Grivaz et après nous d’autres continuent d’en bénéficier », a précisé le ministre délégué en charge de la Décentralisation et du Développement local.
Né le 25 juin 1914 à Mégevette, en Haute Savoie, France, le père Grivaz est décédé le 26 juillet 2008 dans sa ville natale à l’âge 94 ans. Il fut curé de Sainte Marie de Ouenzé et son annexe Saint Augustin de la Tsiémé de 1948-1970 ; curé de Saint Jean Baptiste de Talangaï de 1971-1988 et de Saint Joseph Tout pour le peuple de 1988-1992.