Les autorités congolaises et centrafricaines entrevoient la possibilité de rouvrir la liaison aérienne Brazzaville-Bangui, suspendue depuis la crise sanitaire de covid-19. Mais cette volonté de rétablir d’ici peu les vols directs entre les deux capitales risque de buter contre de nombreuses contraintes, notamment économiques.
Aucun vol direct ne relie la République du Congo et la Centrafrique. Pour se rendre à Bangui en partant de Brazzaville ou inversement, le passager est obligé de faire une longue escale en Afrique de l’Ouest ou de l’Est du continent. L’absence de vols directs et les nombreuses correspondances ont des répercussions sur les prix de billet d’avion. Un billet aller simple (1h30mn) peut coûter entre 300 000 et 350 000 FCFA.
Un frein à la libre circulation des personnes et aux échanges commerciaux entre les deux pays qui semble enfin trouver un écho auprès des gouvernements. Au cours d’un tête-à-tête, le 19 août à Brazzaville, le ministre congolais des Transports, Honoré Sayi, et son homologue centrafricain chargé de la Promotion du secteur privé, Jean Paul Ngate, ont exprimé leur engagement d' accélérer le processus de réouverture du pont aérien entre Brazzaville et Bangui.
Pour le ministre centrafricain, la reprise du pont aérien ouvre des opportunités économiques favorables aux deux pays. « Il y avait une compagnie, Trans air Congo (TAC), qui desservait Bangui et Brazzaville mais depuis l’épidémie de covid-19, elle n’est plus active sur cet axe. Pour arriver ici, j’ai dû passer la nuit à Kigali pour un vol qui, normalement, ne prend que moins de deux heures. Vous voyez ce que nos deux États perdent dans cette transaction », a expliqué Jean Paul Hyppolyte Robard Ngate.
Membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), le Congo et la Centrafrique espèrent ainsi accroître leurs échanges commerciaux. Avec l’arrivée de la Zone de libre-échange continentale africaine, les deux pays devraient lever toutes les barrières à l’image de la communauté Ouest africaine, tout en facilitant la libre circulation des biens et des services au sein de la Cémac. « Nous devons réussir le pari de l’intégration régionale », a lancé le ministre centrafricain.
De son côté, le ministre Honoré Sayi a émis le vœu de voir la liaison aérienne être rétablie dès la fin de la semaine. D’après les sources proches du dossier, en plus de TAC, la compagnie régionale Africa Airlines dispose des capacités requises pour desservir Bangui. Mais beaucoup d’observateurs sont septiques sur l’avenir de cette nouvelle ligne aérienne. Certaines compagnies n’ont pas su surmonter les obstacles liés au nombre de passagers et au tarif de billet adapté, avant de fermer la ligne. Un défi que doit pouvoir relever la compagnie aérienne engagée.