Comment procéder pour obtenir la mutation du potentiel économique de la zone francophone en un levier supplémentaire de souveraineté économique ? Pour esquisser quelques pistes, trois panélistes se sont mis au travail, à savoir Doudou Ka, ancien ministre de l’Economie du Sénégal; Alexandre Planelles, directeur général de l’Alliance des patronats francophones; et le Franco-Congolais Dieudonné Mpouki, président d’Infogreffe.
Pour sa sixième édition, maintenue en dépit des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) s’est tenue les 26 et 27 août, toujours à l’hippodrome de Longchamp sur le thème développé cette année, « Le Pouvoir ».
Dès le premier jour, le talk sur la Francophonie, en tant qu’un levier supplémentaire de souveraineté économique, a permis à trois panélistes d’esquisser plusieurs propositions relatives au renforcement des échanges commerciaux susceptibles de lever les barrières réglementaires en vue de créer les bonnes synergies entre secteurs privés.
Cette session a permis à Alexandre Planelles de rappeler qu’en« parlant la même langue, on se comprend mieux pour faire des affaires ». L’ancien ministre de l’Economie du Sénégal a pour sa part souligné que « la Francophonie, ce sont les affaires » dans le contexte de l’Ohada comptant dix-sept pays africains qui, comme l’a indiqué Dieudonné Mpouki, « permet d’entreprendre en confiance » en Afrique francophone.
Ainsi, selon l’Alliance des patronats francophones, le volume de transactions de biens dans l’espace francophone serait de 330 milliards de dollars, contre 480 milliards pour le Commonwealth, ce qui paraît, somme toute, très honorable.
Au-delà de sa mission de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, l’APF prévoit d’accompagner cette dynamique positive grâce à des services renforcés, comme créer un label RSE, développer la formation professionnelle, ou encore continuer à assurer la mise en relation entre entreprises dans le cadre des événements comme Francotech.
Le président d’Infogreffe a expliqué que par l’entremise de la Commission africaine de l'énergie (Afrec), agence spécialisée de l'Union africaine, sa structure a déjà relié les registres de commerce et des sociétés et peut servir de base à un baromètre économique de la Francophonie (vingt pays concernés), fondé sur des informations légales fiables qui peuvent être partagées.
Enfin, l’ancien ministre de l’Economie du Sénégal a listé plusieurs projets visant à renforcer l’autonomie de l’espace francophone, parmi lesquels la constitution d’une académie francophone pour les jeunes entreprises (avec campus + mentorat + incubation) ; la mise en œuvre d’un pacte d’économie verte (production de 40 % d’énergie renouvelable) dans le cadre d’une gouvernance à la fois équitable et efficace, et la construction d’une zone économique francophone intégrée, fondée sur une Alliance francophone pour la croissance et le développement.