Bassin du Congo : une nouvelle conférence sur les tourbières prévue en novembre

Jeudi, Août 29, 2024 - 13:44

L’évènement sera co-organisé par la République du Congo et la présidence de la Cop29, le 11 novembre, à Bakou, en Azerbaïdjan. Les initiateurs entendent promouvoir le rôle des tourbières du bassin du Congo dans l’atténuation des changements climatiques.

Indispensables pour l’équilibre climatique, les tourbières sont des puits de carbone efficaces, absorbant plus de carbone de l’atmosphère qu’elles n’en rejettent. Les écosystèmes des tourbières protègent des espaces naturels vitaux contribuant à l’atténuation de la crise climatique. Les tourbières couvrent à peine 3 % de la surface de la terre, mais stockent environ 600 milliards de tonnes de carbone, soit deux fois plus que toutes les forêts du monde réunies.

Le bassin du Congo abrite les plus grandes tourbières tropicales du monde, tout comme l’Amazonie et les forêts d’Asie. Selon les estimations, les forêts marécageuses du bassin du Congo emmagasinent environ 29 milliards de tonnes de carbone, l’équivalent de trois années d’émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, tandis que l’ensemble de l’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, République démocratique du Congo, la République du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon) absorbe près de 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone par an.

La ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan Nonault, en annonçant la tenue de la conférence sur les tourbières, le 27 août, a invité les partenaires à accompagner les efforts d’atténuation des pays de la sous-région. Son homologue de l’Azerbaïdjan, le ministre de l’Écologie et des Ressources naturelles, Mukhtar Babayev, semble également engagé pour la protection des écosystèmes des tourbières.

La communauté internationale commence à prendre peu à peu conscience de la nécessité de conserver les aires protégées et mettre l’accent sur l’importance des services écosystémiques que fournissent les tourbières. Cela se traduit par l’attribution d’une valeur économique aux tourbières et la fixation d’un prix pour les émissions de carbone permettraient de dissuader la poursuite de l’extraction nocive et excessive des ressources et de générer dans le même temps des ressources financières essentielles au profit des communautés locales et du développement durable.

Au niveau des Nations unies, des initiatives se sont multipliées ces dernières années dans le but d’assurer la prévention de l’extraction des ressources et l’augmentation de la résilience des tourbières profitent à plusieurs millions de personnes. Si dans certaines régions, comme celle de l’Indonésie, les financements ont été apportés pour la meilleure gestion des tourbières, les pays du bassin du Congo luttent encore contre l’injustice des promesses non tenues.

En 2018, s’était organisée à Brazzaville la réunion des partenaires de l’Initiative mondiale pour les tourbières. La Déclaration de Brazzaville promeut une meilleure gestion et conservation de la zone de la cuvette centrale dans le bassin du Congo, l’une des plus grandes tourbières tropicales au monde. L’Assemblée des Nations unies a adopté, un an après, la résolution appelant « à mettre davantage l’accent sur la conservation, la gestion durable et la restauration des tourbières partout dans le monde ».

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
Un écosystème de tourbières du bassin du Congo/DR
Notification: 
Non