Dans la vie, il vaut mieux éviter de commettre des erreurs. Elles coûtent généralement chères. Pourtant, l'Homme a tendance à en faire et à en refaire. Si l'on dit des conséquences qu'elles corrigent mieux que les conseils, pourquoi cette tendance humaine aux allures de naturel ?
Il n'y a rien de plus tortueux que le cœur de l'Homme. Soit qu'il aille à gauche, soit qu'il aille à droite, nul ne sait quelle direction il va prendre. Il reste un terrain perpétuellement non-conquis jusqu'à son dernier battement. Il s'autodirigé, ou du moins le pense, et décide pour lui-même ce qui semble le réjouir ou le convenir, faisant ainsi une infinité de choix, consciemment ou non, s'exposant ainsi naturellement à l'erreur, volontairement ou un peu moins.
Si l'erreur, cet accident de parcours, est nécessaire pour apprendre, pour tester et ajuster ses choix, elle devient cependant néfaste quand elle se répète de façon cyclique et n'aide plus à l'évolution mais provoque un certain immobilisme voire une réelle régression.
Si le but dans la vie est d'avancer et de se réaliser, comment expliquer alors que là où l'on a pleuré des conséquences de ses actes, là où on a sincèrement regretté le mal commis, là où on a peiné à réparer ce qui a été fragilisé, détruit, là où on a souffert à regagner la confiance qui a été trahie, là où on a parfois eu du mal à se pardonner soi-même, à se regarder de nouveau dans un miroir, là où on a peut-être sombré dans la culpalité et une foule d'addictions, que l'on puisse de nouveau faire les mêmes erreurs ?
D'aucuns disent que la vie est une enseignante et que là où la leçon n'a pas été apprise, elle se fera un plaisir de resservir au recalé le même test, la même épreuve, jusqu'à ce qu'il la reconnaisse, l'assimile, l'apprenne et la valide et passe enfin à un nouveau palier d'apprentissage.
Il faudrait aussi dire que l'erreur en elle-même est peut-être sucrée. Elle donnerait, sur l'instant, un sentiment de toute-puissance, l'illusoire liberté de s'être affranchi d'une limite plus ou moins forte, gênante ou contraignante ou une limite qui n'a de seul reproche que le seul fait d'exister et d'éprouver le plaisir malsain mais assumé momentanément ou tout au long de l'intrigue, de guetter toute éventuelle réaction, de ne pas la voir venir tout de suite, de ne jamais la voir venir et de savoir s'imposer même quand elle viendrait, glissant ainsi dans la peau du grand méchant loup, du mâle dominant ou du plus fort qui impose sa loi.
Si l'erreur est humaine, le salut et la correction, le pardon et la restauration sont quant à elles surhumaines. Là où la victime d'un acte délibéré n'a ni la force ni les moyens d'être justifié, la vie, en ses lois muettes, a toujours su donner une réponse là où aucune n'a été formulée de façon adéquate.
Qu'importe le temps, qu'importe la manière, qu'importe la forme de la réponse et de la réparation, un acte se paye toujours. La Providence élève ceux qui s'abaissent et abaisse ceux qui s'élèvent par eux-mêmes.