Le mariage est l'une des étapes les plus importantes de la vie d'une femme. Il symbolise en Afrique et au Congo l'accès à une condition d'honneur, attesterait de la conduite vertueuse d'une femme et de son aptitude à prendre soin d'une famille. Pourtant, bien de femmes, non pas moins vertueuses, refusent la dot ou mariage coutumier, première étape du mariage dans son intégralité.
Le mariage est l'une des étapes les plus importantes de la vie d'une femme. Il symbolise en Afrique et au Congo l'accès à une condition d'honneur, attesterait de la conduite vertueuse d'une femme et de son aptitude à prendre soin d'une famille. Pourtant, bien de femmes, non pas moins vertueuses, refusent la dot ou mariage coutumier, première étape du mariage dans son intégralité.
La dot, cette étape qui en fait rêver plus d'une. La dot, qui fait couler tant d'encre, et de larmes. La dot qui unit les familles... Mais aussi qui les divise. Si elle symbolise effectivement l'alliance par la coutume, par la tradition, de deux familles au travers de l'union d'un homme et d'une femme, elle se trouve aussi parfois représenter un obstacle qui empêche certaines femmes, non pas certains hommes, à franchir le pas.
En effet, là où le modèle de vie communautaire met sur un piédestal les femmes qui ont été honorées dans leurs familles et à l'état civil, comment expliquer que certaines femmes ne veulent simplement pas de la dot ?
Edwige, 37 ans, l'une d'entre elles explique : " Nous sommes, nous étions trois filles, notre mère est morte en accouchant de notre dernière. Notre père l'a rejoint quelques années après. Nous avons été confiées par le conseil de famille à différents membres de la famille et nous avons beaucoup souffert. Là où j'étais, tous les travaux de ménage me revenaient alors que nous étions plein d'enfants mais je m'en suis pas plaint. J'avais un endroit où dormir et je pouvais manger. Mais le plus dur c'était les brimades. Les adultes et les enfants plus grands me tapaient pour un rien et on me rappelait sans cesse que je n'étais pas dans la maison de mon père. Parfois les crises de violence étaient tellement fortes qu'on me contraignait un bâton à la main d'aller me mettre sous le bas d'un lit parce que j'aurais soutenu le regard d'un adulte ou que j'aurais fait quelque chose de travers. Les premières fois, je le faisais et puis j'ai commencé à fuguer quand je sentais que les crises devenaient trop fortes. J'allais me réfugier dans la famille qui avait accueilli l'une de mes sœurs, prétextant que je venais passer quelques jours avec elle. Bien des années après, notre sœur aînée est morte dans l'indifférence totale parce qu'elle se battait pour s'en sortir et le jour où on l'a enterrée, j'ai su, j'ai compris qu'on était vraiment seules au monde. Aujourd'hui mon ami avec qui j'ai un enfant, a été affecté à l'intérieur du pays. Il veut m'épouser coutumièrement avant qu'on aille s'installer. Mais comment je vais accepter d'honorer une famille qui nous a traitées comme si on n'était pas de leur sang ? "
D'autres voix convergent à celles d'Edwige, des voix de femmes qui dénoncent des maltraitances subies dans leurs familles, de la haine et de l'indifférence dans les cas de force majeure. Certaines voient même dans la dot une forme d'exposition à une famille dont elles ont appris à se protéger. Elles se sont battu, à l'abri des regards indiscrets pour se reconstruire, trouver une activité et s'en sortir. L'intérêt et le soutien que leur apporte un homme, un potentiel mari, suffit à achever cette revanche sur la vie. Elles disent vouloir simplement la tranquillité, avec ou sans mariage coutumier.