L’essayiste et romancier congolais Jean-Aimé Dibakana, auteur de l’ouvrage "Le psychanalyste de Brazzaville", paru aux éditions Les lettres mouchetées, répond à la rédaction des Dépêches de Brazzaville.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : L’ouvrage "Le psychanalyste de Brazzaville" fait-il partie de la tendance de la rentrée littéraire 2024 ?
Jean-Aimé Dibakana (J-A.D.) : S’il s’agit de la rentrée littéraire, celle qui en France et en Belgique, s’apparente à la période commerciale durant laquelle pour cette année 459 nouveaux livres paraitront simultanément sur le marché, je dirai non puisque mon livre est paru et a été primé au cours de l’année littéraire précédente. En revanche, s’il s’agit de la rentrée littéraire concernant les événements dits de rencontre autour du livre, oui, effectivement ; "Le psychanalyste de Brazzaville" est programmé autour des rencontres d’août jusqu’à la fin de l’année, tant en France qu’à l’étranger. C’est la période où, comme l’initiait à l’époque la Librairie galerie Congo à Paris, les libraires organisent des comités de lectures et des séances de dédicaces. C’est au cours de cette période que des chroniqueurs tels que le Franco-Congolais LaRéus Gangoueus ravivent leur ardeur et continuent à proposer aux lecteurs des livres à lire ou à relire. Rappelons-nous qu’au temps du confinement en France, les bibliothèques étaient autorisées à rester ouvertes alors que les librairies étaient classées commerces essentiels. Cela pour démontrer l’attractivité permanente et intemporelle autour du livre.
L.D.B. : Que prévoyez-vous durant cette période du foisonnement littéraire d’août et de septembre ?
J-A.D. : Je viens de participer à un Salon littéraire (le Silap) à Pointe-Noire, au Congo, fin juillet. J’avais enchaîné juste après avec une séance de signature à la Fnac de Brazzaville. De retour en France, je participerai, du 27 au 29 septembre, au « Festival littéraire Cultissime » à Angers. J’y serai, entre autres, sur la même table-ronde que Douglas Kennedy et Emmanuel de Waresquiel… D’autres événements sont prévus en octobre. Dès le début de ce mois, seul écrivain congolais, je participerai au Maroc à la rencontre « Littératures itinérantes » avec 40 écrivains venus du monde entier. Et, toujours en octobre, je serai présent au « Festival des littératures africaines » à Nantes.
L.D.B. : Quel est votre ressenti quant à l’écosystème des écrivains et éditeurs au Congo suite à votre invitation au Silap ?
J-A.D. : D’emblée, je vous confirme son dynamisme, notamment à travers les publications multiples et le foisonnement des évènements littéraires dans le pays. J’ai également constaté l’émergence de plusieurs jeunes auteurs pleins de bonne volonté… Autant d’éléments qui montrent que les lettres congolaises se portent bien… Les principales préoccupations concernent, entre autres, la circulation des livres (notamment, bien sûr, ceux publiés hors du pays par des Congolais, mais pas uniquement), le prix du livre et la quasi absence des auteurs congolais dans les programmes de l’éducation nationale. Dans l’ensemble, je reste confiant quant à la continuité de l’œuvre littéraire initiée par Jean Malonga, rehaussée par les écrivains, sans pouvoir tous les citer, par Alain Mabanckou, Chardin Alphonse Nkala, Wilfried Nsondé, Henri Djombo, Virginie Ngolo Awé, Huppert Malanda, Emmanuel Dongala, Gabriel Mwènè Okoundji, Dieudonné Niangouna, Boniface Mongo-Mboussa, Marie-Leontine Tsibinda, Tchicaya U Tamsi, Huguette Nganga Massanga, Guy Menga, Antoine Letembet-Ambily, Martial Sinda, Maxime N’Débéka, Mambou Aimée Gnali ou Henri Lopes que nous avons accompagnés à sa dernière demeure au cimetière de Montparnasse à Paris il y a déjà 1 an.
Le Psychanaliste de Brazzaville
Eidtions Les lettres Mouchetées - 453 pages
En vente à la Fnac de Brazzaville