Rassemblé le 25 juin à la direction du port autonome de Brazzaville et ports secondaires à la faveur d’un sit-in, le personnel journalier de cette structure a haussé le ton, accusant la hiérarchie de ne pas avoir respecté le droit du travail dans le calcul de leurs indemnités de licenciement et d’avoir unilatéralement décidé des montants
Recrutés officiellement au port autonome de Brazzaville et ports secondaires en qualité de tâcherons, ces journaliers, dont certains totalisent quatorze ans d’activité, ont été pris de court par la décision du gouvernement de suspendre purement et simplement leurs activités en les licenciant.
Ces 120 jeunes, en majorité des manutentionnaires, attendent leurs indemnités de licenciement, pour lesquelles une commission a été installée, dirigée par le ministre de l’Économie fluviale et des voies navigable, Gilbert Mokoki.
Les journaliers sont montés au créneau suite à une note publiée par cette même commission, annonçant le paiement de leurs indemnités, le vendredi 27 juin. Prenant connaissance de cette note, ils se sont rendu compte que les montants qui leur étaient alloués — de 800 000 à 2 000 000 FCFA par personne — étaient insuffisants compte tenu du nombre d’années qu’ils avaient passées à travailler dans cette structure, mais aussi des services qu’ils avaient rendus à l’État.
Selon eux, ces montants, qu’ils jugent dérisoires, ont été calculés et/ou arrêtés arbitrairement, sur la base d’aucune loi.
« Pendant quatorze ans pour certains, nous n’avons perçu qu’une prime journalière, appelée prime de panier, qui s’élevait à 1 200 FCFA, et à la fin du mois, il n’y avait pas de salaire », a souligné Frédéric Ondeyi, vice-président du personnel journalier du port autonome.
Les tâcherons pensent surtout que la commission, installée par le ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Rodolphe Adada, n’a pas travaillé avec objectivité, et n’a pas appliqué les règles du droit de travail.
Refusant en bloc de percevoir cet argent ce vendredi, ils exigent la reprise à zéro des activités de cette commission, avec l’implication du ministère du Travail ainsi que de tous les partenaires techniques, afin de recalculer ces indemnités selon les textes en vigueur.
« Nous ne sommes pas venus ici pour faire la guerre, nous sommes plutôt venus demander à notre direction de composer une équipe qui va reprendre le travail, en associant la direction générale du Travail, le ministère du Travail, celui des Transports, afin qu’ensemble, nous recalculions ces droits. C’est notre principale revendication aujourd’hui », a renchéri Frédéric Ondeyi.
Ces journaliers envisagent une marche pacifique en direction de la présidence de la république, si une solution n’est pas trouvée immédiatement.