La réunion de concertation des Trésors publics d’Afrique centrale avec les Spécialistes des valeurs du Trésor (SVT) s’est achevée le 5 septembre, à Brazzaville, sur une note d’optimisme. Les acteurs du marché communautaire entendent accélérer les réformes, avec notamment l’adoption d’un code d’éthique et de déontologie.
La onzième session du Cadre permanent de concertation (CPC) des Trésors publics avec les SVT a planché sur la relance du marché confronté à de nombreux défis règlementaire, organisationnel et humain, près de 13 ans après sa création. Les autorités de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) veulent s’attacher au problème d’éthique financière qui freine l’essor et l’attractivité du marché des valeurs du Trésor.
La Banque centrale prépare un projet de code d’éthique et de déontologie qui s’appliquerait aux acteurs du marché, a indiqué le président du CPC-TP, Raymond Yoka Ikama. Le texte sera enrichi lors des discussions par les acteurs de la place financière. « Nous sommes tous conscients que le non-respect de ces principes (éthiques) pourrait entraîner des conséquences désastreuses, non seulement pour les acteurs individuels, mais aussi pour l'ensemble du système financier de notre région. C'est pourquoi il est impératif que nous nous engagions, de manière résolue et collective, à promouvoir et à respecter les normes éthiques les plus élevées », a estimé Raymond Yoka Ikama.
Un autre volet de la réforme porte sur la nécessité de renforcer les capacités organisationnelle et humaine des acteurs du marché des valeurs du Trésor de la Cémac. Ce processus qui devrait passer la formation des cadres nationaux permettra d’arrimer les Trésors publics aux meilleures pratiques en matière de gestion des risques, de spécialisation des fonctions, d’amélioration des conditions de travail des acteurs opérationnels affectés à la gestion des activités de marché.
Les six pays membres de la Cémac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), dont le volume d’encours est estimé à 6 931 milliards FCFA à fin juillet 2024, misent sur le marché domestique pour financer les projets sociaux et accélérer le développement de leurs économies. Les résultats de l’étude sur l’activation de l’épargne domestique ont fait ressortir plusieurs obstacles à la mobilisation de l’épargne domestique sur les marchés des capitaux. « Ces obstacles sont liés aux caractères émergents du marché, socioculturels et psychologiques, mais également au faible degré de culture financière, et à la nécessité de faire évoluer les cadres institutionnels et réglementaires », a résumé le président du CPC-TP.
Les émissions du Congo se portent bien
Le marché des valeurs du Trésor de la Cémac poursuit son développement, assure-t-on, à travers la mise en œuvre des stratégies d’apurement et de non accumulation des arriérés, la mise en place des plans nationaux d’éducation financière, la communication avec les acteurs de marché et les investisseurs institutionnels, la mise en place des comptes uniques du Trésor, la constitution des coussins de trésorerie et la non observation systématique par les Trésors des plans annuels de trésorerie.
Interrogé sur la situation du marché du Trésor public congolais, Raymond Yoka Ikama a tenté de minimiser l’impact du « défaut de paiement » dont a fait état le directeur général. Les statistiques de la Banque centrale montrent que les émissions du Congo se portent bien, a-t-il assuré, même en termes de résultats d'adjudications. « Ce sont des questions opérationnelles qui arrivent et cela arrive dans presque tous les émetteurs. Il n'y a rien d’alarmant qui peut être pris de façon à ce que le marché du Trésor congolais puisse s'arrêter », a-t-il assuré.