En pleine période de renouvellement des instances dirigeantes des fédérations sportives nationales, à l’exception de la Fécofoot, les mêmes causes produisent déjà les mêmes effets. Selon une circulaire du ministère de tutelle, les assemblées générales électives se déroulent du 9 au 29 septembre. Certaines fédérations ont déjà réalisé ce pari avec succès, d’autres attendent les dates retenues et quelques-unes peinent à unir les adeptes autour d’une vision.
Si plusieurs fédérations sportives nationales tiennent actuellement leurs assemblées générales ordinaires et électives dans un climat de sérénité, d’autres par contre n’arrivent pas à s’acclimater avec les esprits de paix dans leurs maisons. Le suspense, la perte de temps, le désespoir des athlètes, les coups bas, la disparition de certains clubs de renoms et l’incertitude pourront couronner les conflits qui frappent actuellement ces structures. Pire, ce sont des fédérations dites « grandes » qui traversent ces zones de turbulence : football, handball, judo, taekwondo et jujitsu.
L’olympiade 2021-2024 n’a pas été trop entachée des conflits internes, mais celle qui commence (2025-2028) pourrait être un sacerdoce pour les athlètes si l’on n’y prend garde. Souvent, les antagonismes s’affichent après les élections, mais cette fois, les choses se présentent autrement.
Au football par exemple, la tempête frappe la Fédération congolaise de football (Fécofoot) depuis plusieurs mois déjà. Les invectives entre, d’une part, son comité exécutif dirigé par Jean-Guy Blaise Mayolas et le ministère des Sports puis une frange des dirigeants des clubs, d’autre part, vont crescendo. De la gestion des équipes nationales jusqu’à la demande d’une assemblée générale extraordinaire, en passant par la motion de destitution, les preuves d’un mal profond sont légion. Actuellement, quelques dirigeants des clubs demandent la tenue de l’assemblée générale extraordinaire, mais les dirigeants fédéraux s’opposent et qualifient de nulle et nul effet leur décision.
Le handball commence par la CCAS
D’habitude, la Chambre de conciliation et d’arbitrage de sport (CCAS) est souvent sollicitée à la suite des irrégularités constatées lors des assemblées électives. Cette fois-ci, les handballeurs ont saisi en amont cette chambre pour éclairer certains points du processus électoral.
Au terme de l'audience opposant les deux candidats à la présidence de la Fédération congolaise de handball (Fécohand), Avicenne Nzikou et Ayessa Ndinga Yengué, la CCAS a jugé bon de reporter l'assemblée générale élective et de dissoudre la commission électorale indépendante. Initialement prévue pour le 14 septembre, l'élection à la Fécohand aura désormais lieu le 20 du même mois puisque les juges de la CCAS ont décidé autrement à la suite de la plainte qu'avait déposée Avicenne Nzikou contre la Fédération, représentée par le président sortant, Ayessa Ndinga Yengué.
Le candidat Avicenne avait, en effet, saisi la CCAS pour demander la récusation des membres de la commission électorale indépendante, l'annulation des mandats délivrés par la commission électorale indépendante, la disqualification de la liste de candidature d'Ayessa Ndinga Yengué ainsi que la suspension de l'assemblée générale élective. Deux jours après la sentence de la CCAS, une nouvelle commission nationale électorale indépendante a été mise en place au cours d'une élection à bulletin secret.
Les arts martiaux s’illustrent par les querelles
Le judo qui devrait débuter l’olympiade est suspendu aux caprices de l’Union africaine de judo (UAJ). Cette structure, qui s’oppose régulièrement aux conclusions des autorités sportives dans le cadre de la crise qui mine la Fédération congolaise de judo et disciplines associées(Fécoju-Da) veut organiser les élections, selon ses principes.
L’élection devrait avoir lieu le 14 septembre, mais à la suite des incompréhensions entre les deux candidats (Me Francis Neyl Ata et Marien Ikama), l’UAJ a décidé de prendre les choses en main. Elle a posé ses conditions pour l’organisation et le déroulement de l’assemblée générale élective qui pourront se tenir le 26 septembre sous sa supervision.
La Fédération congolaise de taekwendo se dirige vers une olympiade blanche. Les différents acteurs ont, en effet, passé les quatre dernières années à s’accuser mutuellement sur l’incompétence des uns et la nuisance des autres. A la fin, pas de championnat national, ce qui a poussé la direction générale des Sports à exclure cette discipline dans le programme des renouvellements des instances. Une incertitude qui pèse sur la tête des athlètes.
Le jujitsu qui a eu toute une olympiade pour cogiter et éponger la crise qui l’affaiblit peine à sortir de la boue mais fonce vers l’abime. La plupart de ses pratiquants migrent vers les autres disciplines puisqu’aucune lueur d’espoir n’est visible. La confrontation entre les deux camps s’accentue.
En tout cas, il est temps que les instances habilitées s’y impliquent pour garantir les différents acteurs. Avant le renouvellement des instances dirigeantes, les incompréhensions sont déjà prévisibles. L’avenir pourra s’annoncer incertain, sauf si les différents protagonistes s'accordent.