Après la création de la ville de Brazzaville par les colonisateurs français en 1880, Brazzaville est composée de deux agglomérations qui sont Bacongo et Poto-Poto qui connaîtront un essor au cours de l’année 1945.
Après leur installation à Bacongo, les colonisateurs français vont au fil des temps occuper plus tard le Plâteau (actuel site du palais du peuple et du marché plateau), et la plaine (actuel centre-ville) où ils vont installer un quartier commercial et d’affaires, la ville européenne communément appelée ‘’La ville’’ , à l’Est s’étend le quartier africain de Poto-Poto qui fut créé peu après l’année 1900 et connu un début d’organisation en 1911 et c’est en 1948 qu’il fut nettement délimité et que furent tracées les rues qui se coupent en angle droit. L’avenue de Paris (actuelle avenue de la Paix) et la principale artère de Poto-Poto, quartier cosmopolite habité par les groupes ethniques : Laris, Kongos, Bémbés, Tékés, Koukouyas, Koyos, Ngouandis, Bayas, Bandas, Banziris, Mongos, Tétélas, Louangos,Yacomas, Tchadiens, Sénégalais, Camerounais, Maliens, Gabonais et autres ne sont pas en reste.
Au-delà des artères principales, on découvre des cases en terre battue construites pour la plupart en ‘’Poto-Poto’’ (la boue), d’autres recouvertes de tôles ondulées ou de paille sans oublier la boue qui jonche dans les rues après une pluie diluvienne d’où l’appellation du quartier Poto-Poto. Poto-Poto est aussi la première citée aux cinq Eglises où l’on trouve le Temple des protestants au rond-point de la maison commune de Poto-Poto, la Basilique Sainte Anne du Congo qui longe le stade Eboué construit au temps colonial, le temple salutiste et la grande mosquée qui se trouve au quartier sénégalais sans oublier le temple des kimbanguistes situé non loin de la grande école de Poto-Poto.
Comparativement au quartier Bacongo où les rues portent les noms des éminentes personnalités françaises qui ont marqué l’histoire de la France, Poto-Poto est un quartier cosmopolite habité par plusieurs peuplades du Congo, de la République Centrafricaine, de l’ex-Congo belge, du Cameroun, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Dahomey, etc. La prédominance et l’influence de ces groupements humains dans Poto-Poto obligea les autorités coloniales d’attribuer aux rues de Poto-Poto les noms de différentes ethnies qui peuplaient cette agglomération, ainsi l’on note : rue des Mongos, rue des Dahomeys, rue Yahoundé, rue des Bangalas, rue des Likoualas, rue des haousa, rue Kassaï, rue des Banziris, rue des Mbakas, rue des Louangos, rue des Bandas, rue des Bacongos, rue des Bayas, rue des Mbétis, rue des Makouas, rue des Yakomas, rue des Batékés, rue des Kouyous, rue des Mbochis.
A noter que la rue Paul-Kamba est la première rue de Poto-Poto, Paul Kamba une figure de proue de la musique congolaise avec le groupe vocal ‘’Bonne Espérance’’ créé en 1932 avant de fonder en 1941 l’emblématique ensemble musical ‘’Victoria Brazza’’ groupe qui contribua au rayonnement de la musique congolaise lors de ses prestations dans les bars dancing de Poto-Poto qui par la suite sera le berceau de la musique congolaise où naquirent les orchestres Négro Jazz, Négro Band, Bantous de la capitale, Novelty et autres. A suivre…