La ministre du Plan, de la Statistique et de l’intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babakas, vient de mettre fin aux fonctions de coordonnateur du Projet de développement intégré des chaînes de valeur agricole (Prodivac), Christian Ilitch Nguinda-Akany, dans une note de service datant du 16 septembre.
« Un peu plus de douze mois après votre prise de service à la tête de la cellule d’exécution du Prodivac, la gestion administrative, financière et comptable du projet s’est dégradée sévèrement », indique la note de service poursuivant que la revue à mi-parcours du projet organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement a mis en lumière de nombreux dysfonctionnements :
- Le projet ne peut disposer de rapport d’audit sur la gestion administrative, financière et comptable des années précédentes qu’à la fin de l’année 2024 ;
- Le paiement des salaires du personnel n’est plus assuré depuis plusieurs mois plongeant le projet dans un climat délétère ;
- Les activités de bénéficiaires du projet ne s’exécutent pas en raison d’une passation des marchés inopérante, obérant la performance du projet. « Compte tenu de ce qui précède, je me vois dans l’obligation de mettre fin à vos fonctions de coordonnateur du Prodivac », a déclaré la ministre du Plan.
En attendant la désignation de la nouvelle coordination, l’intérim sera assuré par le coordonnateur du Projet d’appui au climat des investissements et à la gouvernance sectorielle Forêt-Bois (Pacigof), Jean-Bedel Tithy Lomouel.
Financé par la BAD à hauteur de 48 milliards FCFA, pour une durée de six ans, le Prodivac a pour objectif d'améliorer les chaînes de valeurs agricoles ainsi que l'environnement des affaires propice à la promotion des petites et moyennes entreprises agricoles. Il vise également à contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le projet, qui couvre prioritairement les corridors des grands centres de commercialisation de Brazzaville et Pointe-Noire, a pour bassins de production les départements des Plateaux, du Pool et de la Bouenza. Les interventions du projet sont censées se concentrer sur quatre chaînes de valeurs, à savoir le manioc, le maïs, la volaille et le poisson.
Depuis son lancement en octobre 2021 à Djambala, chef-lieu du département des Plateaux, le Prodivac peine à décoller en dépit de quelques activités réalisées. Le projet qui est déjà à son deuxième coordonnateur est censé se clôturer en 2026. N’aurait-il pas besoin d’une rallonge en vue des résultats satisfaisants ?