Plusieurs pays africains veulent à nouveau se livrer à la chasse à la baleine.
C’est ce qui ressort de la 69e réunion de la Commission baleinière internationale (CBI) à Lima, au Pérou. Les débats opposaient les pays qui souhaitent protéger davantage des animaux essentiels à l'équilibre de la vie sous-marine et ceux qui veulent rétablir la pêche commerciale à la baleine. Plusieurs pays africains ont appelé à nouveau la chasse à la baleine. La levée du moratoire a été déposée par la Guinée avec le soutien du Sénégal, de la Gambie, la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Congo-Brazzaville, pour pouvoir lutter « contre l'insécurité alimentaire ». Une proposition rejetée par les autres États membres de la CBI, qui compte 88 membres. Or aucun de ces pays africains n'aurait de tradition de chasse et de consommation de viande de baleine. La principale exploitation des baleines en Afrique de l’Ouest a été menée de 1948 à 1965.
Aujourd’hui, aucun pays ne chasse la baleine en Afrique de l’Ouest, au vu des lois nationales dans les eaux territoriales. « Il serait plus efficace de lutter contre le pillage de leurs poissons par les flottes industrielles asiatiques et européennes », tacle l’ONG Robin des bois. Derrière cette requête se cache le Japon, selon Matt Collis du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), l’un des trois derniers pays à chasser la baleine avec la Norvège et l'Islande. « Si les pays africains ont été persuadés par le Japon de demander l'autorisation de la pêche à la baleine, c'est dû au fait que beaucoup de ces pays reçoivent d'importantes aides financières de la part du Japon pour leurs pêcheries. C'est un échange de bon procédé », explique-t-il. L’interdiction date du moratoire de 1986.
Les baleines toujours en danger
C'est toujours le cas aujourd'hui pour certaines d’entre elles, notamment la baleine franche atlantique qui serait en train de s'éteindre. « Il ne reste que 350 individus, voire moins », explique un chercheur. D'autres cétacés, comme la baleine à bosse, ont vu leur population augmenter grâce aux efforts de conservation et au moratoire. Mais, les baleines, dans leur ensemble, sont de plus en plus en danges. En cause, les collisions avec les bateaux, la pollution due au plastique, la pollution sonore, le changement climatique, la pêche accidentelle. Or, il est primordial de les protéger. Les cétacés se situent en haut de la chaîne alimentaire. Leur fin entraînerait un effet domino sur toutes les espèces se trouvant en dessous, du plancton aux poissons que l'on mange. La chasse à la baleine reste donc interdite. Mais le sujet risque de refaire surface lors de la prochaine réunion de la CIB en Australie en 2026.