Slam. Mariusca Moukengue : « C'est un instant de vie que je viens de vivre là »

Jeudi, Octobre 3, 2024 - 15:15

Dans le cadre de la promotion de son nouvel album sorti en mars dernier et intitulé “Ilimbi”, la slameuse congolaise, Mariusca Moukengue, avait donné rendez-vous aux Brazzavillois le 28 septembre dernier, au Palais des congrès de Brazzaville. Un rêve, mais aussi une audace dans son parcours artistique. Pour l'artiste, le but visé a été atteint et bien au-delà de ses attentes. Interview.

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Quel sentiment vous anime aujourd'hui après avoir réalisé ce qu'on qualifierait de « rêve artistique » ?

Mariusca Moukengue (M.M.) : Un sentiment de joie. Merci à toutes les personnes qui ont travaillé sur ce projet. C'est un instant de vie que je viens de vivre là et j'espère vraiment que ce sera le début d'une très belle aventure.

L.D.B.C. : Pensez-vous qu'à travers ce premier concert grand public au Palais des congrès, le slam vient de s'imposer comme un genre artistique plébiscité au même titre que la musique et d'autres ?

M.M. : Le slam s'impose tout seul. C'est un art qui sait plaire, c'est un art qui sait parler. Le slam n'a pas besoin forcément de contraintes ou d'obligations, le slam est un art val, un art profond. Donc forcément, celui qui le pratique doit en être le serviteur ou la servante. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, en toute humilité, les gens voient comment est-ce que nous travaillons pour mériter leur amour, leur affection et surtout leur accompagnement.

L.D.B.C.: Comment avez-vous apprécié le feeling avec le public lors de cette soirée ?

M.M. : C'était un feeling très intense. On a décollé, on a passé un bon voyage et on a atterri en toute brutalité. Mais je pense que vraiment ils n'ont pas regretté, parce qu'on a vu combien ils étaient très chaleureux et très vivants.

L.D.B.C. : Lors de ce concert, vous avez convié d'autres slameurs et des artistes musiciens pour vous accompagner sur la scène. Quel est l'intérêt de cette collaboration ?

M.M. : Le slam est un art ouvert et non un art recroquevillé sur lui-même. Et lorsqu'on veut aller loin, il faut être avec les autres parce que c'est un combat pour l'évolution de la culture, pour l'évolution de l'art. C'est vrai que nous, nous mettons en avant le slam parce que c'est notre discipline. Mais se faire accompagner de mes frères et de mes sœurs qui me soutiennent, c'est un privilège pour moi . Et c'est une manière aussi d'envoyer un message d'unité à l'humanité. Le monde va déjà assez mal, on n'a pas besoin de guerre, on n’a pas besoin de conflits. La culture doit unir et réunir les Hommes.

L.D.B.C. : Au terme du show, pour plusieurs spectateurs cet événement a été une grande réussite. Quel en est le secret ?

M.M. : Le secret c'est peut-être d'être vrai, d'être bien entouré et d'avoir une vision. J'ai la chance et la grâce d'être entourée d'une équipe jeune, dynamique, visionnaire et vraiment perspicace comme j'aime le dire. Et vous avez vu qu'il ne suffisait pas que ce soit Mariusca pour que tout ça soit fait. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice, chacun a travaillé, que ce soit depuis les techniciens, les instrumentistes, les hôtesses. En fait, on a formé un bon tout pour proposer ce qu'on vous a présenté lors de ce soir. Et j'en suis honorée d'être entourée de ces gens-là qui aiment ce qu'on fait et qui le font avec beaucoup d'amour.

L.D.B.C. : Croyez-vous remplir la salle ce soir ?

M.M. : Vous savez, la réussite ou l'échec d'un événement par rapport au remplissage n'est pas de l'apanage de l'artiste. On peut faire toute la belle communication qu'on veut, c'est au public de décider s'il va quitter sa maison pour arriver sur la scène. Pour moi, même s'il y avait une seule personne, je faisais ce spectacle pour cette personne-là. Parce que le nombre c'est bien, mais la qualité et le cœur de ceux qui vous reçoivent, je pense que c'est mieux.

L.D.B.C. : Un message pour ceux qui vous ont soutenu de près ou de loin ?

M.M : Un message d'amour, un message de reconnaissance, parce qu'un seul doigt ne peut pas nettoyer tout un visage et une seule brindille ne peut pas former tout un balai. Vous êtes et vous avez toujours été ceux qui nous ont donné la force aujourd'hui de blanchir des nuits pour que cela ait lieu. Mais je sais que Dieu seul sait récompenser les bonnes actions et vraiment, je prie le très haut, celui-là qui me donne le souffle de vie tous les jours, de bénir toutes vos entreprises et de vous accompagner dans tout ce que vous faites. Merci beaucoup.

L.D.B.C. : Le concert au Palais des congrès est terminé. Quelle est la prochaine étape dans votre agenda de cette année ?

M.M. : Après le Palais des congrès, la prochaine étape, c’est la tournée “Ilimbi 2”. Nous allons poursuivre la promotion de l’album Ilimbi dans différents pays dont le Canada , la Côte d’Ivoire, le Congo, la RDC, le Gabon. La vision est de faire découvrir notre album à un nouveau public et par la même occasion porter haut l’étendard de la culture congolaise sur les toits du monde . Il est aussi question d’apprendre sur ce qui se fait dans les pays des autres. Se former pour s’améliorer. J’ai hâte de rencontrer de nouvelle culture, écrire une nouvelle histoire avec ces nouvelles personnes que je rencontrerai.

Propos recueillis par Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
La slameuse congolaise Mariusca Moukengue/ Zed Lebon
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