Le Congo poursuit ses réformes en matière de gestion des finances publiques, avec l’appui de la Banque mondiale (BM) via le Programme « accélérer la gouvernance institutionnelle et les reformes pour un fonctionnement durable des services » (Pagir). Avant de débloquer un sou à chaque étape du programme, les partenaires de la BM exigent un rapport certifié sur les résultats atteints par les administrations bénéficiaires.
Les parties prenantes au programme de réformes publiques ont été sensibilisées, le 3 octobre, à Brazzaville au mécanisme de décaissement et de gestion du Pagir, notamment sur le volet axé sur les résultats. La rencontre a permis de réunir les délégués des administrations bénéficiaires, dont les cabinets ministériels du Plan, de l'Économie et des Finances, du Budget, de la Santé, de l'Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l'Alphabétisation, de l'Enseignement technique et professionnel et des Hydrocarbures, les directions générales, la Cour des comptes.
Les participants se sont imprégnés du cycle de la dépense budgétaire, le mécanisme de décaissement de financement destiné à la mise en œuvre des réformes, conformément à la Convention relative au compte séquestre du Pagir et à l'arrêté portant modalités de gestion des fonds. D’après Ousmane Bachir Deme, le spécialiste principal en gouvernance à la BM, le volet axé sur les résultats se caractérise par l'établissement d'un lien entre les décaissements des fonds et l'obtention de résultats spécifiques. Ce mécanisme permet, a-t-il ajouté, d'accroître l'efficacité des programmes de développement en vue d'atteindre des résultats durables.
Pour permettre une meilleure gestion des fonds alloués au Pagir, dont un montant de 55 millions de dollars destiné au volet axé sur les résultats et 15 millions pour le volet investissement, un compte séquestre du programme a été ouvert à la Banque centrale pour recevoir les fonds décaissés par la BM. Un accord de gestion a été conclu, à cet effet, entre la direction générale du Trésor public et la Banque des États de l'Afrique centrale.
À l’instar des autres participants, Bertille Mapoita, cadre au ministère des Finances, s’est interrogée au sujet de la lenteur et la complexité du mécanisme de décaissement des fonds destinés au Pagir. Il s’agit d’une innovation en matière de gestion des projets avec la BM, a assuré Sylvain Lékaka, le directeur de cabinet du ministre du Budget. « Le mécanisme de décaissement de fonds ne pose aucun problème. La lenteur viendra peut-être des bénéficiaires », a-t-il estimé.
Lancé officiellement le 28 mars 2024, le Pagir est considéré comme un outil censé guider vers une meilleure gouvernance des finances publiques. La mise en œuvre de celui-ci devrait rendre efficaces la mobilisation des recettes fiscales et douanières, la budgétisation axée sur la performance, la transparence et l'efficacité des marchés publics, les dépenses publiques et la gestion des incidences budgétaires liées au climat et les dépenses publiques dans les secteurs de la santé et de l'éducation.