L’assemblée générale les recteurs des universités francophones d’Afrique et de l’océan indien (Crufaoci) portant sur la thématique « L’intelligence artificielle dans l’enseignement supérieur : Enjeux, opportunité et défis », a été ouverte, le 2 octobre, à l’auditorium de la présidence de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, par le directeur du cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Vincent Ndinga.
Durant trois jours, les membres de la Crufaoci en conclave à Brazzaville, s’attèleront afin d’apporter une contribution positive à la consolidation des acquis de la Crufaoci et au développement d’une université, qualifiée, capable de relever tous les défis de l’enseignement supérieur. Dans son mot de circonstance, le président de l’université Marien Ngouabi (l’UMNG), le Pr Gontran Ondzotto, en sa qualité du président du comité d’organisation, l’intelligence artificielle, autrefois reléguée au domaine de la science-fiction, est aujourd’hui une technologie tout à fait réelle, qui progresse à une vitesse fulgurante et s’invite de plus en plus au quotidien, notamment depuis fin 2022 avec la révolution du ChatGPT. Ainsi le rôle du formateur, la posture de l’apprenant mais aussi le contenu de l’enseignement semble vivre une profonde mutation. Une réalité qui invite une profonde mutation. Une réalité qui invite à repenser le système d’enseignement supérieur pour les années à venir.
« Face à l’accélération technologique, notre système d’enseignement traditionnel est mis au défi. Appuyé par les experts, les spécialistes en intelligence artificielle, les créateurs de solution à base d’intelligence artificielle, la Crufaoci n’a-t-elle pas raison d’entendre, de faire comprendre, de lancer une réflexion profonde sur l’enseignement de demain afin de tenir compte de cette révolution cognitive artificielle. L’intelligence artificielle représente à la fois une chance historique de réinventer l’éducation et un défi complexe pour la garder résolument humaine. Tel est le subtil équilibre qu’il nous revient de trouver collectivement », a souligné le président de l’UMNG, le Pr Gontran Ondzotto.
Ajoutant que les innovations permises par l’intelligence artificielle sont porteuses de fabuleuses promesses : personnalisation accrue des parcours d’apprentissage, évaluation et remédiation automatisées, accès illimité au savoir… « A nous d’en tirer le meilleur, avec discernement et sagesse. Cultivons cette forme “d’intelligence artificielle humaniste” dont parle le philosophe Luciano Floridi : une intelligence artificielle puissante, mais profondément éthique. »
Les recteurs édifiés à l’intelligence artificielle
Prenant la parole à son tour, le président par intérim de la Crufaoci, le Pr Roger Tsafack Nanfosso, recteur de l’université de Tschang (Cameroun), a indiqué qu’en tant que veilleurs stratégiques et observateurs factuels, la Crufaoci scrute l’environnement et le fonctionnement de des institutions d’enseignements supérieurs de recherches des États membres, et identifie pour les nommer les préoccupations saillantes afin d’en faire objet de partage et ou d’attention. Elle propose à ses membres des formations et des moments de renforcement des capacités pour coordonner des synergies, confrontés les points de vue, échanger sur des bonnes pratiques, partager et mutualiser les expériences gagnantes. Il a ensuite fait savoir qu’après des échanges entre autres sur l’assurance qualité, sur l’université entreprise, sur la communication institutionnelle, la rencontre de Brazzaville est caractérisée par des conférences, des communications et des formations portant sur la thématique de l’intelligence artificielle, un nouveau paradigme qui concerne le monde entier et touche en particulier les universités en ce qu’elle bouleverse considérablement la manière dont était jusque-là conçue la gouvernance, la scolarité, l’enseignement, la recherche, l’évaluation, la diplomation, le contrôle, etc. Forte heureusement, courant ces assises, ils peuvent compter avec certitude sur la compétence reconnue du Pr Claude Lishou, expert et formateur directeur de l’IFAD-UCAD et ses équipes, dans sa leçon inaugurale ; du Pr Moussa Lo, de l’université numérique Cheik Hamidou Kane qui interviendra en visioconférence ; du Pr Tiemoman Kone, de l’université de Côte d’Ivoire, qui interviendra aussi en visioconférence, pour que, tous les recteurs, repartent chez eux, édifiés sur la conduite à tenir désormais dans leurs institutions respectives face à l’intelligence artificielle.
Ouvrant l’assemblée générale de la Crufaoci, le directeur du cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Vincent Ndinga, a fait savoir que l’évolution de l’humanité, engendre à tort ou à raison, « une métamorphose de nos différentes sociétés, dont les conséquences sont désormais bien visibles dans nos vies au quotidien. Cette évolution est soutenue par nos universités, qu’elles soient publiques ou privées et sont souvent à l’avant-garde des découvertes porteuses de tant de bienfaits pour nos pays. Cela indique, un engagement des enseignants-chercheurs et chercheurs dans l’ingéniosité et l’innovation. Parmi les processus décisionnels mis en œuvre par nos universitaires, dont l’impact est réel, figure l’intelligence artificielle, pensée et crée pour favoriser la mutualisation des acquis matériels et immatériels, mais aussi l’accompagnement de l’homme dans sa quête de performance et d’innovation », a-t-il déclaré.
La Crufaoci, est une association dont le but sont de promouvoir le réseautage et le partage des bonnes pratiques, de renforcer la coopération entre les membres en matière de recherche et de formation dans l’enseignement supérieur, d’établir un partenariat crédible avec le Cames qui est devenu un partenaire privilégié, de renforcer la collaboration avec les institutions de coopération telles que l’AUF, l’AUA, l’AIU, l’Unesco, d’établir et de proposer des programmes d’actions aux gouvernements des États membres, … De ses vingt ans d’existence, la Crufaoci compte aujourd’hui 72 instituts d’enseignement supérieur de recherche membres, issus de 21 pays. Notons que l’élection du bureau de la Crufaoci aura lieu, le 4 octobre peu avant la cérémonie de clôture des assises de Brazzaville.