Le président de la chambre haute du Parlement congolais, Pierre Ngolo, qui conduit la délégation des sénateurs de son pays au 1er colloque des Sénats d’Afrique, organisé les 10 et 11 octobre à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, a insisté sur la nécessité de fédérer ces institutions au niveau du continent, en s’inspirant de l’expérience européenne.
Placé sur le thème « Idée de Sénat et expériences sénatoriales en Afrique », ce colloque a été couplée à l’ouverture de la 2e session du Sénat ivoirien. Des débats ont tourné autour de plusieurs axes dont l'examen du bicaméralisme parlementaire en termes d'idées, d'expériences, d'organisation, de performance, de défis et d'opportunités, les perspectives et le futur de ce système en Afrique. Une occasion pour les participants de partager leurs expériences en présence du président du Sénat français, Gérard Larcher, leur invité d’honneur.
La présidente du Sénat de Côte d’Ivoire, Kandia Camara, a souligné la nécessité de promouvoir des échanges réguliers et approfondis entre les Sénats d’Afrique à l’effet de s’inspirer mutuellement de leurs bonnes pratiques et de favoriser ainsi des modèles d’institutions parlementaires adaptés aux valeurs et aux réalités africaines. Présidant la cérémonie d’ouverture, le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, s’est, quant à lui, réjoui de ce que la vision des chefs de délégations approuve que le bicaméralisme, loin d’être un obstacle au développement, est un outil précieux pour les démocraties africaines. De ce fait, il ne doit, en aucun cas, être perçu comme réservé aux seules nations développées, a-t-il souligné.
S’exprimant à l’ouverture des travaux et en panel au siège de la fondation Félix- Houphouët-Boigny, le président du Sénat congolais, Pierre Ngolo, a rappelé que l’idée de la création de l’Association des Sénats d’Afrique remonte à juin 2019 lorsque six délégations des Sénats et conseils équivalents du continent participaient aux festivités commémoratives du 20e anniversaire de l’Association des Sénats d’Europe. C’est ainsi qu’il a témoigné de l’implication totale de son pays pour l’aboutissement du colloque de Yamoussoukro, ouvrant ainsi la voie au renforcement des liens dans un esprit de partage d’expériences pour des actions porteuses. « Ensemble, nous pouvons et nous devons surmonter les défis communs et élaborer les stratégies pour améliorer nos pratiques parlementaires afin d’infléchir sérieusement et positivement les politiques de constructions de nos pays. Lorsque notre projet aura vu le jour, avec une association des Sénats d’Afrique véritablement opérationnelle, nous devrons en permanence avoir une pensée pour M. Gérard Larcher, président du Sénat français…», a-t-il rappelé.
Selon lui, avec plus d’engagement et de lucidité, il est nécessaire de contribuer à la promotion de la démocratie et au développement durable en Afrique. « L’Europe est déjà organisée, elle a une association qui a aujourd’hui plus de 20 ans d’existence, nous sommes encore en train de négocier la voie de la mise en place de notre association. Agissons pour promouvoir la concorde et la paix sociale », a déclaré Pierre Ngolo au cours du panel.
Invité d’honneur à ces assises, le président du Sénat français, Gérard Larcher, a salué son homologue congolais, Pierre Ngolo, qui a porté cette initiative depuis 2019 jusqu’à son aboutissement. Selon lui, la vocation de l’Association des Sénats en Europe est la défense du bicamérisme sur toutes ses formes. « Il nous faut renforcer la coopération à travers les Associations des Sénats. Sans parlementariste, point de chemin qui conduise à la bonne gouvernance et à la démocratie. Je demanderai à l’association des Sénats d’Europe dès mon retour de se tourner vers votre association, d’organiser ensemble sans tarder un sommet parlementaire entre l’Europe et l’Afrique réunissant les membres de nos deux associations pour débattre d’un agenda commun », s’est engagé personnellement le Français.