Les jeunes africains ne profitent pas assez de la croissance économique observée sur le continent, faute de formation de qualité. Les États devraient donc investir dans la transformation du système éducatif de façon à permettre aux jeunes de faire face aux exigences du marché du travail, suggère la Banque mondiale (BM) dans son récent rapport Africa’s Pulse.
L’institution de Bretton Woods souligne la nécessité de mettre en place une planification fondée sur des données probantes et des dépenses intelligentes qui sont essentielles pour élargir l’accès à des formations qualifiantes. Cette nouvelle vision de l’éducation, d’après Andrew Dabalen, un des auteurs du rapport, permettra à terme aux jeunes africains d’accéder à des emplois de meilleure qualité et tirer parti des débouchés créés par l’économie numérique et la transition verte.
Selon les données officielles sur l’Afrique subsaharienne, sept enfants sur dix n’ont pas accès à un enseignement pré-primaire, et moins de 1,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenu élevé. Le défi à relever d’ici 2030 consiste alors à absorber plus de 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires, demandant la construction d'environ 9 millions de nouvelles salles de classe et le recrutement de 11 millions d'enseignants.
Ajoutons que sur le continent la population en âge de travailler augmente à un rythme plus rapide, par rapport aux autres régions, à la faveur des progrès de deux dernières décennies dans la réduction de la mortalité infantile. « Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires. Mais le lourd fardeau de la dette limite leurs investissements dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme », a indiqué Andrew Dabalen.
La BM a insisté sur le fait qu’il faut combler les lacunes liées à la déscolarisation des jeunes pour permettre à l’Afrique subsaharienne de réaliser tout son potentiel économique et d’assurer une croissance durable et inclusive. Elle pense également qu’il faut soutenir l’entrepreneuriat et les nouvelles startups, permettre aux petites entreprises de se développer ainsi qu'attirer des entreprises établies, afin que les titulaires de diplômes qualifiés trouvent des opportunités d’emploi attractives lorsqu’ils entrent et progressent sur le marché du travail.