La Fédération internationale de football association (Fifa) a brandi la menace de suspendre le Congo si, dans huit jours, le comité ad hoc de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) ne libère pas le siège qu’il a occupé et les autres installations de la Fécofoot au comité exécutif reconnu par elle et la Confédération africaine de football.
« Dès lors, à défaut de recevoir sous huitaine une confirmation du secrétaire général de la Fécofoot que les directives ci-dessus ont été mises en œuvre , nous serons dans l’obligation de soumettre le présent cas au Conseil de la Fifa pour considération et prise de décisions idoines y compris une possible suspension de la Fécofoot conformément à l’article 16 des statuts de la Fifa », peut–on lire dans la lettre du 16 octobre signée par Jean Marie Kenny, directeur de la division Associations membres de la Fifa.
La Fifa, qui rétablit le comité exécutif « révoqué » dans ses droits, a en effet invité les acteurs du football membres « du Collectif des membres de l’assemblée générale » et la commission ad hoc, nommée le 25 septembre, à se conformer sans délai à ses directives : « Rendre la possession du siège, du Centre technique d’Ignié et des installations de la Fécofoot dirigée par Jean Guy Blaise Mayolas et son administration. Abandonner toute démarche tendant à changer les signataires des comptes bancaires de la Fécofoot et/ou remettre les comptes sous le contrôle total des signataires reconnus par la Fifa et la CAF. Il est précisé que l’utilisation des fonds mis à disposition par la Fifa et la CAF est strictement encadrée. Collaborer librement pour permettre qu’en tant qu’association membre de la Fifa et de la CAF, la Fécofoot – qui y est obligée puisse gérer ses affaires de façon sans influence indue de tiers », a recommandé la Fifa.
La Fifa et la CAF sont formelles. Les deux instances considèrent que les résolutions de l’Assemblée générale extraordinaire du 25 septembre, notamment celles relatives à la révocation du comité exécutif de la Fécofoot et la mise en place d’un comité ad hoc sont irrégulières et « ne peuvent être valables », soulignant des irrégularités manifestes et des violations aux statuts de la Fécofoot. L’inobservation des exigences posées par les dispositions de l’article 24 alinéa 4 des statuts de la Fécofoot, à savoir le vote à bulletin secret et la majorité des 2/3 des suffrages valablement exprimés pour l’adoption d’une motion de révocation a été citée dans la lettre. « Il s’infère de ce qui précède que la Fifa et la CAF ne reconnaissent en l’état actuel que le comité exécutif dirigé par Jean Guy Blaise Mayolas dûment élu par l’assemblée générale de la Fécofoot le 2 septembre 2022 », indique la correspondance.
L’instance faîtière rappelle, par ailleurs, qu’une association suspendue ne pourra plus jouir de ses prérogatives liées au statut de membre et qu’il est interdit aux autres associations membres d’entretenir des relations sur le plan sportif avec une association membre suspendue (Cf.art 16 al.3 des statuts de la Fifa). Le droit de recevoir et /ou disposer des fonds Forward est également remis en cause en cas de suspension. La suspension pour plusieurs années aura de lourdes conséquences pour le football congolais et privera les Diables rouges des moins de 20 ans de leur qualification à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations qu’ils ont obtenue de haute lutte lors du tournoi de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale (Uniffac) organisé à Brazzaville.
Les Diables rouges locaux sont engagés dans les éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations prévu pour le 1er février 2025. Les Diables rouges auront une double confrontation avec la Guinée équatoriale en décembre pour imiter les juniors. L’équipe fanion joue actuellement les éliminatoires de la CAN Maroc 2025 et les moins de 17 ans se préparent à disputer le tournoi de l’Uniffac qualificatif à la CAN 2025. Les compétitions des jeunes juniors comme cadets, sont qualificatives à la Coupe du monde des catégories… « A toutes fins utiles, nous rappelons que sous peine, à défaut, de sanctions prévues par les statuts et règlements de la CAF et de la Fifa, la Fécofoot et ses membres doivent observer en même temps les statuts et règlements, les directives et décisions de la Fifa, de la CAF et de ses propres statuts, et notamment l’obligation statutaire de gérer les affaires de manière indépendante, sans influence indue des tiers (Cf. art 14, al, 1lit i) et art 19 des statuts de la Fifa) », a précisé la lettre. En réaction à cette note de la Fifa, le comité ad hoc a exprimé sa vive indignation, qualifiant de « partisane et déstabilisatrice » l’attitude de Jean Marie Kenny, directeur de la division Associations membres.