Publié aux éditions Hemar à Brazzaville, ce recueil de poèmes représente les prémices d’un jeune auteur qui veut marquer ses pas sur les traces de ses prédécesseurs.
Composé de vingt-neuf textes poétiques, Tam-tam de l’au-delà est une œuvre épique et élégiaque aux couleurs du Congo. Son auteur s’est inspiré du style de ses prédécesseurs des deux rives du fleuve Congo pour concevoir avec d’autres mots un imaginaire nouveau autour des thématiques courantes chez les écrivains de la zone du Bassin du Congo : l’exaltation de la nature, la défense de la femme, l’amour, la promotion de la vie et de la solidarité humaine, la dénonciation des travers sociaux, le culte des valeurs, etc.
La reconnaissance envers les pionniers comme Tchicaya UTam’si, Martial Sinda, Antoine Letembet-Ambily, Maxime Ndébéka, Théophile Obenga, Mukala Kadima-Nzuji et bien d’autres, inaugure l’œuvre de Gerr Nsemi. Peut-être l’aurait-il fait comme un vrai bantou pour jouir de la bénédiction des anciens. Qu’importe, le jeune poète reconnait autant l’ingéniosité scripturale de ses contemporains. Dans le lot, Pierre Ntsemou, Maha Lee Cassy, Hupper Malanda, Emeraude Nkouka, Alima Madina, Virginie Ngolo Awé, Rosin Loemba sortis de l’ombre. Le poète, en effet, à la manière des « atalakous » de la musique rumba, fait écho des talents vivants et pourtant méconnus du grand public parmi les ténors de la littérature congolaise.
Gerr Nsemi est donc fils de son temps en construisant des fresques qui témoignent de l’actualité du monde. Dans une écriture simpliste ou fort imagée selon les strophes et les textes, il dévoile ses sentiments, ses idéaux et ses souvenirs. Poète et philosophe en même temps, l’auteur allie l’esthétique et l’éthique dans sa ruche poétique en glanant le suc de sa pensée mirifique sur toutes les fleurs magiques de sa vie intérieure et ambiante. Né en 1995 à Nkayi au Congo-Brazzaville, Gerr Nsemi est étudiant en littératures et civilisations africaines à l’Université Marien-Ngouabi.