La coopération entre les deux pays s’est renforcée au cours des dernières années, grâce à l’engagement remarqué des compagnies russes dans le secteur pétrolier et gazier au Congo. Au sortir d’une entrevue avec le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, le 22 octobre à Brazzaville, l’ambassadeur russe, Illias Iskandarov, a évoqué la nécessité de concrétiser les projets en cours dont la construction de l’oléoduc Pointe-Noire-Brazzaville-Oyo.
L’ambassadeur de la Fédération de Russie en République du Congo, Illias Iskandarov, et le ministre Bruno Jean Richard Itoua ont fait le tour des sujets de coopération Congo-Russie, principalement dans le domaine des Hydrocarbures. Pendant leur échange, les deux hommes ont également passé en revue le contexte mondial dominé par le sommet des Brics, un groupe des pays en quête de reconnaissance de la multipolarité des équilibres économiques et politiques mondiaux.
Concernant le projet de construction de l’oléoduc Pointe-Noire-Brazzaville-Oyo, le conseil des ministres a approuvé le démarrage des chantiers qui devraient être assurés à 90% par le constructeur russe de pipelines ZNGS Prometey et à 10% par la Société nationale des pétroles du Congo. De nouveaux horizons s’ouvrent pour la coopération Congo-Russie, d’après Illias Iskandarov, avec un élargissement au marché des hydrocarbures.
L’infrastructure est censée relier Pointe-Noire, une ville portuaire, et une plateforme de l'industrie pétrolière de la capitale Brazzaville avant d’atteindre Oyo, dans le département de la Cuvette. « Je ne cache pas notre vision. Nous voudrions voir le Congo comme hub pour toute l’Afrique centrale en ce qui concerne l’approvisionnement en produit pétrolier, en gaz et en électricité. Avec le ministre des Hydrocarbures, nous avons discuté de ces perspectives et tous les projets qui peuvent être accomplis en vue de permettre le développement de la coopération Congo-Russie au profit de nos deux peuples », a estimé l’ambassadeur russe.
La réalisation de l’oléoduc permettrait d’assurer la disponibilité des produits pétroliers sur toute l’étendue du territoire dans un contexte de pénurie récurrente du carburant à la pompe. L’accord de concession devrait préciser les aspects techniques et financiers pour la construction, l'exploitation et le transfert de l’infrastructure. Les entreprises russes sont, par ailleurs, engagées pour la réalisation des barrages hydroélectriques, le déploiement des bulldozers à chenilles et des pose-tubes pour la construction des routes, des ouvrages hydrauliques et des matériaux de construction civile.
S’agissant du sommet des Brics auquel prend part le chef de l’État congolais, Denis Sassou N'Guesso, à Kazan en Russie, l’ambassadeur Illias Iskandarov a décrit des changements contribuant à impulser une vague de croissance dans le monde. Le groupe des Brics, réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ainsi que des nouveaux adhérents, notamment l’Éthiopie, l’Egypte, l’Iran, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, représente la moitié de la population mondiale, 36% du PIB mondial. « Un pays comme la République du Congo jouera un rôle important dans la coopération mondiale », a estimé l’ambassadeur.