Une journée de sensibilisation au cancer du sein a été organisée le 25 octobre à l’auditorium du Port autonome de Pointe-Noire (PAPN) à l’occasion d’ « Octobre rose » consacré à la lutte et à la sensibilisation au cancer du sein.
C’est sous le thème « Octobre rose : Tous dans un même navire, luttons contre le cancer du sein » que s’est tenu ce focus en présence d’Evelyne Tchitchelle Moe Poaty, maire de la ville de Pointe-Noire, Mesley Pineau Kiazabou, administrateur-maire de l’arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba, de Bernard Serges Bouya César Bouya, directeur général adjoint du Port autonome de Pointe-Noire, des agents du PAPN et des invités.
En initiant l’activité, la direction qualité, santé, sécurité et environnement du Port autonome de Pointe-Noire a voulu sensibiliser l’assistance non seulement à l'existence de la maladie, mais surtout d'encourager les individus à prendre connaissance précocement de leur état sérologique afin d'améliorer leurs chances dans la lutte contre le cancer. « Cette sensibilisation d’aujourd’hui est le premier pas pour changer de mentalité car personne n’est à l’abri de cette maladie, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes » a dit Leslie Grâce Bhalat, directrice par intérim du département qualité, santé, sécurité et environnement au PAPN.
Exposés, témoignage et projection vidéo d’un film documentaire sur le cancer ont été au centre de l’activité qui a eu pour principale oratrice Pr Judith Nsondé Malanda, cancérologue médicale, directrice du Programme national de lutte contre le cancer. Les causes de la maladie, les facteurs de risque, les mesures de prévention, le dépistage précoce ont constitué les principales articulations de sa communication étayées par des exemples et diapositives prises sur les malades consultées. Elle a eu à ses côtés Dr Nogaelle Djimbi Ongagna, gynécologue obstétricienne.
Le cancer du sein demeure l’une des affections les plus préoccupantes au niveau mondial, et d’autant plus dans les pays africains où il touche des milliers de femmes chaque année, avec un taux de mortalité très élevé, notamment en République du Congo. « Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein, notamment les antécédents familiaux : les personnes dont la mère, la sœur ou une autre personne de la famille a déjà eu un cancer du sein. Les hormones : une exposition prolongée à certaines hormones, comme les œstrogènes, composantes de la pilule contraceptive, d’autant plus si elles sont associées au tabagisme. L’âge : le risque de cancer du sein augmente avec l'âge, en particulier après 50 ans. Les facteurs reproductifs : une première grossesse après l'âge de 30 ans, une absence de grossesse et une ménopause tardive peuvent influencer le risque. D’autres facteurs comportementaux comme la consommation d’alcool ou l’obésité » a-t-elle dit.
Selon elle, le dépistage précoce est essentiel pour espérer voir reculer les chiffres alarmants du cancer du sein au Congo. Toutes les femmes devraient prendre l'habitude de pratiquer l'auto-examen des seins régulièrement. Cela implique de vérifier activement toute modification dans la taille, la forme ou la texture des seins, ainsi que la détection de toute bosse ou douleur inhabituelle.
Pour la Pr Judith Nsondé Malanda, la mammographie demeure l'outil de dépistage le plus couramment utilisé pour détecter le cancer du sein. Il s'agit d'une radiographie spéciale du sein capable de détecter des anomalies qui pourraient être invisibles ou non palpables. Les experts recommandent généralement que les femmes subissent une mammographie de dépistage régulière, en particulier après l'âge de 40 ans. La détection précoce du cancer du sein offre des avantages significatifs pour le traitement et la survie. Lorsque la maladie est diagnostiquée à un stade précoce, les options de traitement sont plus variées et les chances de guérison sont considérablement accrues. En outre, cela réduit la nécessité de recourir à des traitements plus invasifs et agressifs.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer du sein est le type de cancer le plus fréquent chez les femmes, avec 2.3 millions de cas et 685 000 décès répertoriés dans le monde en 2020. En Afrique subsaharienne, c’est pas moins de 801.392 femmes qui ont souffert d’un cancer, occasionnant 520.158 décès, dont 129.000 du cancer du sein et 110.300 causés par celui du col de l’utérus.
Signalons qu’en République du Congo, la prévalence du cancer du sein est évaluée à 32.3 %. Les statistiques parlent d’elles-mêmes et mettent en évidence la nécessité impérieuse de sensibiliser le public à l'importance du dépistage précoce, car une détection tardive peut entraîner des conséquences graves.