La fondation Cœur de Clémence, en collaboration avec le programme sous-régional Ecaaf (Ensemble c’est aussi avec les femmes), lance ce 7 novembre le programme « Grain de Sénevé », une initiative de soutien et d'accompagnement de 36 jeunes filles dans plusieurs hôpitaux du Congo.
« Grain de Sénevé » est un programme qui prendra en charge l’accouchement de 36 jeunes filles. Il vise à offrir aux nouveau-nés une layette composée d’un berceau, d’un kit vestimentaire et d’un kit alimentaire.
Selon son initiatrice, Prodiges Saint-Auffret, ce programme a pour objectifs de combattre les inégalités vis-à-vis de l’accès aux soins de santé reproductive et de soins de la mère, du nouveau-né et de leur qualité; d’assurer la couverture sanitaire pour des soins de santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale. Dans la mesure du possible, lutter contre toutes les causes de mortalité maternelle, de morbidité maternelle et reproductive.
Prodiges Saint-Auffret estime que le grain de Sénevé est la plus petite de toutes les semences, mais semé il devient plus grand que tous les légumes et fait pousser de grandes branches, en sorte que les oiseaux peuvent démeurer sous son ombre. Cette graine si minuscule comparée à la foi est en mesure de déplacer des montagnes.
« La mortalité maternelle a atteint des niveaux inacceptables. Les tout premiers bébés bénéficiaires du programme ''Grain de Sénevé'' naîtront ce week-end, à l’hôpital de référence de Dolisie. Nous avons bien conscience de la complexité du sujet, mais nous sommes optimistes pour la suite du projet. Ce programme souhaite renforcer les systèmes de santé afin de répondre aux besoins et aux priorités des jeunes filles », a expliqué Prodiges Saint-Auffret.
Les filles qui bénéficieront de ce programme ont 25 ans et moins. Elles sont pour la plupart sans éducation ou sans revenu financier. Certaines d’entre elles sont abandonnées à elles-mêmes, le père de l’enfant ayant refusé d’assumer ses responsabilités. Ce programme va durer douze mois et s’étendra sur tout le pays. Il prendra en charge trois jeunes mères par mois.
Le lancement de ce programme tire ses fondements dans l’observation de la société ainsi que dans l’application des objectifs de développement durable (ODD), notamment dans l’ODD 3 qui stipule: « D’ici à 2030, faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes, sans que le taux de mortalité maternelle ne soit supérieur au double de la moyenne mondiale dans aucun pays ».
Alors qu’il reste dix ans pour atteindre ces ODD, les membres de la fondation Cœur de Clémence pensent que le moment est venu de renforcer la coordination, de mobiliser et de relancer les engagements mondiaux, régionaux, nationaux et communautaires pour mettre fin aux décès maternels évitables.
A en croire les enquêtes de cette fondation, en 2020, le décès maternel est survenu presque toutes les deux minutes. La même année, près de 800 femmes par jour sont mortes de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Et près de 95% des décès maternels sont survenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le risque vie entière de décès maternel est la probabilité qu’une femme, dès l’âge de 15 ans, décède d’une cause maternelle. Dans les pays à revenu élevé, ce risque est de 1 sur 5300, contre 1 sur 49 dans les pays à revenu faible. Ce taux élevé de décès maternels reflète les inégalités d’accès à des services de santé de qualité et met en évidence le fossé entre riches et pauvres.
Précisons que ce programme est le deuxième piloté par Ecaaf cette année, après « Gracias - Matondo », un campus de vacances lancé en juin dernier pour la formation de 1000 jeunes filles à Dolisie et à Djambala.