Dans les anciennes traditions africaines, des lieux et moyens de communication étaient aménagés selon les situations pour se donner les nouvelles. Au Congo, la fumée, le tambour, la marche à pied, la bouche à oreille, les cornes d’animaux, les cloches, les crieurs, les signes étaient des techniques utilisées pour transmettre des informations parfois les plus complexes.
Comparés à ceux d’aujourd’hui, les anciens moyens de communication se distinguaient par leur originalité dans la transmission des informations à la population.
La fumée était l’un des plus fiables pour atteindre un grand nombre de personnes dans différents villages quelques soient les distances qui les séparaient. Elle était utilisée le jour. Sa couleur claire ou foncée,avait une signification bien précise connue de tous, tout comme différents sons des tambours, cornes, sanzas et autres, selon leurs formes, annonçaient un événement heureux ou malheureux. Cela pouvait être un décès, une naissance, un mariage, une alerte au danger.
Ces instruments de musique sont utilisés selon les traditions ancestrales de chaque département ou tribut au Congo, a l’instar du « Ngoma » ou tam-tam chez les Kongo. Les batteurs parcouraient le village pour annoncer le message ou les événements importants. Les messagers étaient accompagnés par les sons codifiés pour véhiculer des informations importantes
La démarche informative est la même chez les Tékés qui eux affectionnent plus l’utilisation des cornes d’animaux au rythme mélodieux des griots messagers. Ce qui les différencie des Bangalas, communément appelés les Nordistes, en l’occurrence ceux de la Sangha et de la Likouala qui usaient du « Lokole », un instrument à membres dont la portée est plus large en terme de résonnance.
Chez les Mbochis, le « Ntoma» ou le sage messager, habillé coutumièrement avec le konga, avalait les kilomètres à pied pour atteindre d’autres villages et accomplir son devoir. Ceux qui le rencontraient sur le chemin avaient de la matière pour faire de la bouche à oreille afin que soit atteinte une grande masse
Outre ces instruments sonores, d’autres moyens occupaient une place importante dans la communication entre la population. Ce sont les signes, moyens de communications muets bien assimilée par la population qui interprétait allègrement les messages codés, entre autres, les balises des chemins, les informations précises et les interdits.
Cependant pour les riverains, la besogne était moins pénible avec l’utilisation de la pirogue. Au large du fleuve ou des rivières, les crieurs passaient les messages de village en village puis nuitamment un grand feu remarquable était allumé pour transmettre l’information
Toutes ces pratiques se sont plus ou moins dissipées avec l’arrivée du Blanc qui a facilité les moyens de communication via la phonie, comparable au Motorola utilisé par les forces de l’ordre et les services postaux
En effet, la population alphabétisée pouvait avoir les nouvelles des proches via la lettre. Malheureusement l’attente qui dépendait des trafics fluvial, aérien, routier ou ferroviaire était longue.
Lien social entre la population, le téléphone dont la création remonte au XIXe siècle par Alexander Graham Bell a révolutionné le monde de la communication. En temps réel, deux individus peuvent échanger en toute quiétude sans intermédiaire. Très utilisé par les grandes entreprises de l’époque, il gagne peu à peu les ménages quelques décennies après l’indépendance. Le secteur de la téléphonie a connu une ascension remarquable à partir des années 1990. Du fixe, il passe au mobile pour le bonheur des usagers qui connaÏtront au fil du temps plusieurs générations de téléphones mobiles allant du G1 au G5 aujourd’hui. Une évolution spectaculaire qui a commencé à partir des années 2000, année lumière qui s’apparente à l’éclosion de l’internet au Congo.