La ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, et l'ambassadeur de l'Allemagne au Congo, le Dr Wolfgang Klapper, ont présidé le 7 novembre à Brazzaville un atelier de validation de la stratégie de mise en œuvre de l'amendement de Kigali 2024-2030 et redéfini une stratégie nationale de l'application de cet accord.
L’amendement de Kigali, en vigueur depuis 2019, élargit le champ d'application du protocole de Montréal en incluant la réduction progressive des hydrofluorocarbures (HFC), des gaz à effet de serre puissants utilisés notamment dans les systèmes de réfrigération et de climatisation.
Toutefois, ces substances ne détruisent pas directement la couche d'ozone mais contribuent fortement au réchauffement climatique. L'atelier organisé pour la période 2024-2030 vise à renforcer les engagements du Congo dans le cadre de cet amendement, en définissant une stratégie nationale de mise en œuvre.
Ainsi donc, cet atelier marque une étape déterminante dans les efforts nationaux et internationaux visant à réduire les émissions de substances appauvrissant la couche d'ozone au Congo, conformément au protocole de Montréal.
Les experts ont mis l'accent sur l'importance de la transition vers des technologies alternatives, moins polluantes et accessibles, ainsi que sur le besoin d'appui technique et financier pour accompagner les industries locales dans cette transition. La stratégie validée prévoit des mesures concrètes pour réduire l'utilisation des HFC et favoriser l'adoption de technologies propres, tout en assurant une formation adéquate des professionnels du secteur pour garantir un impact positif durable.
« Il est très positif que le Congo, dans son plan d'action pour la mise en œuvre de ses objectifs climatiques nationaux, contribution nationale déterminée, prévoit le développement de l'électrification rurale qui doit être réalisée principalement par la micro hydroélectricité ainsi que par la promotion des énergies renouvelables. C'est précisément la voie à suivre », a indiqué le Dr Wolfgang Klapper, ambassadeur de la République fédérale de l'Allemagne.
« Le Congo est doté d'un potentiel d'énergie solaire et hydraulique qui est encore largement inexploité. Il faut maintenant poser les jalons d'une sortie de l'économie des hydrocarbures vers une économie verte. En Allemagne, un pays fortement industrialisé, la part de l'électricité verte est déjà de 56%, et cette part ne cesse d'augmenter », a-t-il ajouté.
La République du Congo avait signé la convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone, le 15 septembre 1988, et l'a ratifiée le 16 novembre 1994, en même temps que le protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone, ainsi que les amendements y afférents, à savoir Londres, Copenhague, Montréal, Beijing et tout récemment Kigali.
Ainsi, la ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo a relevé que la ratification de ces conventions montre l'intérêt que le Congo accorde non seulement à la résolution des problèmes environnementaux qui se posent à l'échelle planétaire, mais aussi sa disponibilité à participer à la recherche de leurs solutions. C'est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre dudit protocole, le pays exécute depuis 2013 le Plan de gestion d'élimination des hydrochlorofluorocarbures.
« Les HCFC et HFC sont de puissants gaz à effet de serre très nuisibles au climat et à la santé, utilisés notamment dans la réfrigération, la climatisation et autres équipements frigorifiques les contenant. Cet instrument juridique permettra d'éviter la consommation d'environ soixante-douze milliards de tonnes d'équivalent CO2 d'ici à l'an 2050 et participer au maintien de la température globale de moins de 2°C. La mise en place de cette stratégie réaffirme l'engagement dynamique et constant de la République du Congo à se conformer aux exigences internationales, mais aussi à préserver dorénavant la couche d'ozone et le climat », a déclaré la ministre Arlette Soudan-Nonault. Le Congo bénéficie non seulement d'un plan de mise en œuvre de l'amendement de Kigali, mais aussi contribue à la réduction des gaz à effet de serre pour la protection du climat.
Rappelons que l'accord de Kigali est un amendement au protocole de Montréal faisant suite à l'interdiction des gaz de type chlorofluorocarbure convenue en 1985. Il prévoit l'abandon progressif des gaz de type hydrofluorocarbures. Par ailleurs, le protocole de Montréal est un accord multilatéral international sur l'environnement qui fait suite à la convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone adoptée le 22 mars 1985. Il a pour objectif de réduire et à terme d'éliminer complètement les substances qui réduisent la couche d'ozone.