Pénurie des carburants : le marché noir a fait bondir les prix

Mardi, Novembre 12, 2024 - 16:00

Le Congo vit au rythme de pénurie des carburants à la pompe depuis plusieurs mois. Mais sur les trottoirs, notamment à Brazzaville, les vendeurs informels appelés « Kadhafi » proposent le litre d’essence entre 1300 et 2000 F CFA, contre 775 F CFA à la station-service.

La vente des carburants sur le marché noir est devenue la norme depuis quelque temps, autour des stations-services, sur les artères et dans les quartiers. Les longues files d’attente formées devant les stations-services obligent certains chauffeurs de taxis et bus, y compris les moto-taxi, à se tourner vers les vendeurs informels. Ce commerce rentable attire de plus en plus de visages féminins qui s’illustrent aux côtés de leurs camarades hommes.

D’après de nombreux témoignages, les carburants vendus sur le marché noir sont en partie importés de Kinshasa. Ces produits de contrebande seraient de moins bonne qualité que ceux vendus dans les stations-services. Ces commerçants s’approvisionnent en RD Congo, dans des circuits non maîtrisés, avant de venir les mettre sur le marché local. « Je viens d’acheter 4 litres à 5200 F CFA, soit 1300 F CFA/litre. Ces Kadhafi nous aident faute de carburant à la pompe », témoigne Stevy, à bord de sa voiture personnelle.

Les pompistes sont également pointés du doigt pour avoir alimenté le marché noir, en étant de mèche avec les Kadhafi. Ils préfèrent livrer à ces trafiquants en échange de 2000 à 3000 F CFA sur chaque bidon de 25 litres, au grand dam des automobilistes. Ce trafic illicite se déroule souvent les soirs, déplorent les conducteurs visiblement désabusés par les pompistes véreux.

Signalons que la pénurie persistance de carburant à la pompe a entraîné la crise de transport en commun dans la capitale Brazzaville. Les arrêts de bus sont bondés de monde, surtout aux heures de pointe, attendant impatiemment de trouver un moyen de transport. Le phénomène de demi-terrain longtemps décrié par les usagers des bus reprend de plus belle, tandis que les chauffeurs de taxis spéculent sur les courses.     

Depuis la suppression des subventions aux carburants, les prix à la pompe ont augmenté de plus de 25%. Le prix du super carburant est passé de 625 à 775 FCFA le litre, alors que le gasoil est vendu à 625 F contre 500F auparavant.

 

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
Un Kadhafi livrant du carburant trafiqué/Adiac
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