A l’occasion du mardi de l’entreprise initié par la Chambre consulaire de Pointe-Noire, Guy Gervais Bouanga, consultant et expert en management commercial et du dialogue public-privé, a animé le 12 novembre à ladite chambre un focus sur le thème « Les défis de la relation entre l’administration publique et les entreprises dans un contexte de crise ».
Les écueils et entraves qui empêchent l’enclenchement véritable du dialogue public-privé, les pistes de solutions pour que ce dialogue ait vraiment lieu et l’instauration d’un climat des affaires sain au Congo ont été les différents points abordés par le conférencier qui a présenté à la fin de sa communication un tableau de "Suivi des indicateurs du climat des affaires : cas pratique".
Depuis 1991, a-t-il rappelé, l’Etat n’est plus le principal acteur économique. Dans une transition vers une économie de marché avec l’appui soutenu des partenaires financiers et un développement dans un programme de réformes globales, l’accélération de la croissance fondée sur l’équité implique, entre autres, le développement du secteur privé, a dit d’emblée Guy Gervais Bouanga. « Un tel développement ne peut se concevoir sans une implication et une participation de la communauté des affaires au processus d’adoption des décisions les concernant. Le Programme national de développement confirme bien le rôle crucial du secteur privé dont le financement de l’économie à hauteur de 70 %. L’impact combiné du développement et les solutions commerciales de cette concertation permetent d’identifier les problèmes à traiter en priorité, de mettre en œuvre des solutions inclusives et réalisables et renforcer la compréhension et la confiance entre partenaires économiques », a-t-il ajouté.
Seulement, force est de constater qu'il exixte entre les deux partenaires, à savoir l’Etat et le secteur privé, un problème de confiance, a poursuivi le conférencier. L’Etat ne tient pas toujours compte des doléances émises et exprimées par le secteur privé pour son éclosion et son développement et, de son côté, le secteur privé ne respecte pas toujours la réglementation et les lois en vigueur en République du Congo, alors que les deux partenaires ont l’obligation de participer au développement du pays.
L’abus des contrôles inopinés et parfois injustifiés de certains services de l’Etat, la volonté trop affichée d’imposer son autorité sur les sociétés privées au mépris de la loi sont parmi les griefs épinglés par le secteur privé. Le refus de certaines entreprises de se conformer aux textes réglementaires, la non observation des textes concernant la législation du travail…, autant de points et de divergences qui ne concourent pas à l’instauration d’un climat de confiance entre les deux partenaires. « Le moyen le plus sûr d’assurer la légitimité et la qualité d’une politique publique est d’assurer la cohérence avec les besoins des administrés. L’échange des informations et l’expertise entre les deux partenaires (l’Etat et le secteur privé) présentent un intérêt manifeste. Le secteur privé peut constituer un relais des politiques par un appui, voire son implication active dans la mise en œuvre des politiques publiques en permettant davantage de transparence et de responsabilité à l’égard de l’entreprise et approfondir dans un dialogue public-privé », a poursuivi Guy Gervais Bouanga.
Selon lui, le dialogue Etat-secteur privé permet d’enregistrer de bons résultats dans le monde des affaires. Le principal défi du gouvernement apparaît dès lors comme étant l’identification et la mise en œuvre des dispositions nécessaires à la pérennisation du dialogue et au renforcement du climat de confiance entre l’Etat et le secteur privé, afin d’avoir un climat commercial sain et favoriser les investissements.
La présentation du tableau synthétisé de "Suivi des indicateurs du climat des affaires : cas pratique", a mis fin à l’activité. Une étude qui explore des domaines aussi multiples que variés comme la création d’entreprises, l’obtention de permis de construire, l’accès à l’électricité, l’obtention des prêts, le transfert des priorités, la protection des investissements, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats, le règlement de l’insolvabilité le règlement de conflits entre la salarié et l’employeur….
Signalons que Guy Gervais Bouanga a travaillé dans plusieurs entreprises de la place. Il a été aussi conseiller à la promotion du secteur privé auprès du ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé. Il a également occupé le poste de secrétaire permanent du Comité national de concertation entre le secteur privé et les administrations publiques de novembre 2022 à juillet 2024.