Premier roman de l’auteur paru en début 2024 aux éditions Okiéra, « Parce que Christ ne savait pas lire » compte 197 pages et raconte la vie de Christ, un jeune homme de 17 ans abandonné à son triste sort après le décès de sa mère. La dédicace du livre a eu lieu le 13 novembre à l’Institut français du Congo (IFC).
D’après la petite histoire, il s’agit de Christian Motomabé, né dans un village. Sa mère décède après sa naissance et, pendant les obsèques, deux camps vont naître. Le premier pense qu’il faut l’enterrer avec la dépouille de sa mère parce qu’on ne sait pas qui va l’élever. Le second, quant à lui, estime qu’il a droit à la vie. Christ est alors confié à sa grand-mère qui malheureusement broute l’herbe quelques années plus tard. Récupéré par son oncle, qui ne le scolarise guère à son tour, il est ainsi à la merci de sa femme. Pour s’en sortir, Christ s’est senti obligé d’intégrer quelques gangs communément appelés « Kuluna », en conflit avec la loi. Il tombe amoureux de Vinédi, une jeune belle fille aisée et scolarisée, cependant cette relation contestée par les parents de celle-ci reste assez illusoire parce qu’il ne savait pas lire.
A travers ce titre, Modeste Elenga a tenté de répondre à une question qui doit susciter la curiosité des lecteurs. « Qu’est ce qui s’est réellement passé ? », s'est-il interrogé. L’auteur, à travers le personnage de Christ, explique à la jeunesse scolarisée le mode de fonctionnement des Kuluna. « j’ai pris mon courage et je suis allé voir quelques-uns d’entre eux. Ils sont très bien organisés et évoluent sous le regard de la police. Ils ont un président, un général, un conseiller, un juge, un ambassadeur et un commandant de bord », a affirmé l’auteur. Il a poursuivi: « Ce sont des jeunes qui connaissent tout le monde dans le quartier ou le secteur dans lequel ils se trouvent et ne peuvent pas agir. Mais lorsque le forfait est commis, le commanditaire est jugé et placé en refuge dans un autre quartier, le temps que les choses se calment. Et, c’est l’ambassadeur du gang qui transmet l’information à son homologue pour trouver des solutions face à la situation ».
Ce qu’il faut retenir de ce roman est que l’auteur a voulu faire passer deux messages poignants à la jeunesse. Le premier est que « la violence et la vie facile ne mènent nulle part parce que rien ne peut s’obtenir sans effort. Toute victoire s’obtient à la sueur du front. Vous n’avez peut-être pas la chance de lire le "Cidre" de Corneille qui disait, vaincre sans péril c’est vaincre sans honneur, ce qui veut dire qu’il faut se battre chaque jour pour devenir un homme ».
Le second message est l'exhortation des jeunes à discuter avec leurs parents. « Il faut savoir se confier aux parents et en faire vos confidents, quel que soit le degré du problème. En plus de cela, il faut aller à l’école, étudier, ce qui fera de vous des personnes importantes à l’avenir », a-t-il conseillé.
Enseignant, journaliste et administrateur, Modeste Elenga est un homme public au parcours atypique. Fasciné par le goût du savoir et l’envie de comprendre le monde qui s’offre à lui, il ne cesse de surprendre son entourage par sa volonté de vouloir ouvrir toutes les portes. Né derrière la case de sa mère dans la sous-préfecture d’Ollombo, département des Plateaux, l’auteur, de nationalité congolaise, est à la recherche de tous les leviers pour soulever le monde.