Publié aux éditions Kemet, à Brazzaville, le recueil de poésie de l’écrivaine française Isabelle Pranayama combat avec des mots de sérénité et de résilience les maux lugubres de l’existence.
Un tantinet dans le style très imagé et expressif de Sony Labou Tansi, Isabelle Pranayama présente en chaque poème du recueil « Force de la douceur » un tableau qui fait la symbiose de l’indignation et du sublime. Avec des tournures simplistes, elle égrène les épines de la vie, en laissant transparaître l’aménité des roses de son âme de poète.
Par les trois premiers titres qui inaugurent son périple lyrique, « Calme », « Cet espoir », « Cruel », les trois lettres C des débuts mettent en évidence l’exaspération du poète qui semble dire assez à toutes les violences qui défigurent le monde actuel. « Plus jamais je ne serai triste/ Plus jamais je ne serai sourde », clame-t-elle. Ou encore, pour manifester sa résilience, « Sa voix d’une ineffable douceur/ Efface avec grâce toute douleur// Ses mots écrits sur sa peau/ Lui rappellent qu’il fera beau ».
L’amour est au cœur de chaque jet d’encre de sa plume à la rythmique rebelle, et pourtant combien sont belles ses mélodies par-delà la rime et les vibrations qu’inspirent ses vers libres à l’image des chants de Jacques Prévert. Comme on peut le lire à la quatrième de couverture : « Dans ce spicilège, l’auteure drague les mots pour soigner les esprits balafrés par les épreuves douloureuses de la vie. (…) Ici la poétesse chante la félicité et la bonté pour libérer l’humain de la constipation affectueuse ».
Cinquante poèmes aux thématiques diverses enjolivent la corbeille scripturale de ce recueil stellaire qui exalte la force de la douceur d’un cœur aimant à travers des titres qui peignent la vie avec ses ombres et lumières : « Adam et Eve », « Armes de guerre », « Dialogue végétal », « Le Sauveur », « On tue des enfants », « Aimer », « Le secret »… Oui quand la mélancolie gagne les peuples, la poésie nous révèle le secret qui ravive l’espérance d’une terre nouvelle, « Aimer » !