Le gouvernement a annoncé, le 15 novembre à Brazzaville, au cours de la séance de questions orales avec débat au Sénat, la construction de deux forages industriels dans la capitale, dont l’un sera opérationnel d’ici à la fin de l’année.
Emmenés par le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, dix ministres ont répondu aux questions des sénateurs. Des questions portant sur tous les secteurs de la vie nationale, dont les infrastructures, l’assainissement et l’environnement, l’éducation, l’agriculture, les transports, la santé, les logements, la jeunesse, le commerce ainsi que les pénuries d’eau, d’électricité et de carburant.
Répondant, par exemple, à une question sur les problèmes de pénurie d’eau et d’électricité dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Emile Ouosso, a rappelé que le gouvernement s’attèle à régler petit à petit cette situation. Pour Brazzaville, il a annoncé la construction des forages industriels pour appuyer l’existant. « Le premier forage se fait à la patte d’oie, nous allons l’inaugurer dans dix jours. Il produit 20m3/h. Batignolles, Plateau des 15 ans, OCH et le quartier aéroport sentent déjà un léger mieux, mais après l’inauguration cela ira mieux », a-t-il assuré.
Selon lui, le deuxième forage sera construit après l’inauguration du premier à Kombo pour soulager la population de Kombo-Matari, Bikaroua, Massengo et de Mikalou. La durée des travaux est de trois mois. En sus de cela, le Congo a négocié et obtenu du gouvernement italien un don pour construire Djoué 2 qui va fournir 7500 m3/h et alimenter définitivement toute la ville de Brazzaville. Intitulé l’axe lourd, ce programme de trois ans prévoit le décaissement de 72 milliards FCFA en 2025, 30 milliards en 2026 et 32 milliards en 2027.
Pour sa part, le chef du gouvernement a répondu aux questions sur le démarrage des travaux de réhabilitation de la route Pointe-Noire/terminal de Djeno; l’avenir des élèves des lycées d’excellence après l’obtention du baccalauréat; ainsi que les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l’exploitation, la manipulation et la transformation illégale des déchets radioactifs, notamment les batteries, les moteurs de véhicules, les congélateurs, au mépris des textes en vigueur. Selon lui, la construction des forages industriels est une idée personnelle du président de la République qui n’en pouvait plus de voir le spectacle des bidons à Brazzaville.
Conjuguer des efforts pour juguler la crise
S’agissant de la crise multidimensionnelle que traverse le pays actuellement, Anatole Collinet Makosso a assuré les sénateurs et leurs mandants que le gouvernement est sensible à cette situation, surtout les difficultés rencontrées ces dernières semaines, à savoir les pénuries d’électricité, d’eau, de carburant, les tas d’immondices dans la ville. « C’était très difficile et nous en avons souffert, et on peut imaginer les sentiments éprouvés par la population pendant cette période. On va dire que les excuses ne vont pas résoudre le problème, mais il faut que nous puissions les formuler à la grande compréhension de notre population pour cette période difficile que nous avons connue. Nous saisissons encore cette occasion pour rassurer la population que le travail, même s’il ne peut pas produire des résultats immédiatement, est en train de se faire et elle peut le remarquer petit à petit », a estimé le chef du gouvernement.
Faisant la synthèse de la séance, le président du Sénat, Pierre Ngolo, s’est réjoui de ce que cela s’est passé dans un esprit de responsabilité et de sérénité. Pour lui, il y a une parfaite harmonie entre l’exécutif et le Sénat au regard de la situation actuelle. « Nous gérons une situation difficile, vous l’avez dit avec insistance. Dans une situation comme celle-ci, ce qui compte c’est notre mobilisation pour donner effectivement réponse aux problèmes que se posent les Congolais. Nous devons tous nous mobiliser pour l’action efficace, pour créer les conditions de restauration de l’espoir des citoyens », a-t-il conclu, se félicitant de l’effort du gouvernement à apporter les éléments de réponse aux questions des sénateurs.