L’Ordre national des experts comptables du Congo (Onec), en partenariat avec l’Intec, un institut national français dédié aux métiers de la comptabilité, du contrôle de gestion, de l'audit et de la finance, a lancé le 22 novembre à Brazzaville une formation académique 2024-2025 en licence et master en comptabilité et contrôle audit.
Le début effectif des cours est prévu pour le 25 novembre à l’Institut supérieur de gestion (ISG). La durée de la formation est de deux ans pour le master et trois ans pour le diplôme de comptabilité de gestion et d’expert-comptable.
« Au niveau de la Cémac, nos diplômes ne sont pas reconnus. Ce qui fait que lorsqu’il y a une candidature de vacance de poste au niveau de la sous-région, par exemple, les dossiers des comptables congolais sont généralement disqualifiés », a décrié le président de l’Onec, Patrick Gamassa. Il a relevé « qu’il faut qu’on arrive à réduire ce déséquilibre et avoir des gens capables de postuler et de réussir, à l’instar de nos confrères des autres pays de la sous-région ».
A propos des critères ayant permis de sélectionner les étudiants retenus pour la formation, le président de l’Onec a fait savoir que « l’inscription est volontaire. Ceux qui se sentent capables peuvent se présenter avec un CV puis répondre à d’autres critères définis par Intec. Ce n’est pas nous qui décidons. Tout ce qui est élément pédagogie vient d’eux. Nous, nous mettons à disposition les enseignants qui sont, d’ailleurs, professeurs à l’ISG ».
Patrick Gamassa a, par ailleurs, relevé que leur collaboration avec l’ISG, dans le cadre de ce projet de formation, est la condition qui leur a été imposée par leur partenaire de la France qui a déjà eu à former quelques étudiants sortis de l’ISG. « Ces derniers avaient brillement satisfait aux examens », a-t-il fait savoir.
Interrogé sur la particularité de cette formation, le président de la Commission formation, Serge Lenga, a indiqué : « Dans le cadre de cette formation, le référentiel qui sera utilisé est français. Dans le contexte congolais, les comptables sont formés aux référentiels Ohada utilisé dans la zone Cémac, constitués des dispositions de l’accord de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale datant de 1972, donc caduc. En attendant que nous mettions en place un mécanisme permettant aux Congolais d’avoir leur propre processus de diplomation, on a trouvé une passerelle avec nos collègues de l’intec ».
Signalons que les étudiants qui sont pour la plupart des travailleurs auront à débourser par année un million et demi de FCFA. Outre la formation des experts comptables, l’Onec est en train de réhabiliter les installations de l’Institut de gestion. Le coût provisoire des travaux est estimé à 30 millions FCFA. Cependant, d’après le président de l’Ordre, « il est possible qu’on atteigne 50 voire cent millions FCFA, car il y a du matériel didactique qu’il faut acheter. A propos, nous avons déjà des partenaires qui sont prêt à nous aider ».
Abordé sur le préjudice que pourrait causer les grèves à répétion au niveau de l’Université Marien-Ngouabi, le directeur de l’ISG, Bitchuel Makosso, a précisé que cette formation n’a pas de lien avec le fonctionnement normal de l’université. « Il s’agit d’une formation qui se développe avec un partenariat entre trois entités, à savoir l’Inetec, l’Onec et l’ISG », a-t-il conclu.