L'entrée de la finance digitale sur le marché financier de l'Afrique centrale avec ses nombreuses opportunités a été au centre d'une conférence-débat organisée dans le cadre de l'édition 2024 de la Semaine de l’investisseur Cemac. La rencontre, qui s'est déroulée les 19 et 20 novembre dans la capitale congolaise, a surtout mobilisé des jeunes étudiants des écoles de gestion et de finance, ainsi que les principaux acteurs du secteur.
"La technologie et la finance digitale, les cryptos actifs et la finance durable", c'est le thème central de la Semaine internationale de l'investisseur de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac). L'événement animé par la Commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (Cosumaf), en collaboration avec la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), constitue une déclinaison régionale de la Semaine internationale de l’investisseur (World Investor Week) organisée dans l’ensemble des juridictions participantes de l’Organisation internationale des commissions de valeur.
Le digital a transformé considérablement le visage du marché financier depuis 2020 en raison des restrictions liées à la crise sanitaire ayant réduit la mobilité des personnes, le territoire de l’investissement sur des titres financiers. Cette transformation s'est traduite par la création des plateformes de transactions, de l'essor de nouveaux instruments financiers spéculatifs adossés sur des crypto-actifs, des phénomènes de copy trading et de ramification qui tendent à rendre l’investisseur moins exigeant et rationnel, de l'appel à des « néobrokers » en ligne en lieu et place de l’intermédiation classique.
Les échanges interactifs ont permis aux participants de poser des questions aux spécialistes ainsi que de découvrir les dernières tendances en matière de technologie financière, de finance numérique et de finance durable. L’éducation de l’investisseur est devenue un enjeu crucial, a estimé Salvador Mangue Ayingono, le secrétaire général de la Cosumaf, au même titre que la mise en œuvre de dispositifs réglementaires spécifiques liés à la digitalisation des offres et au parcours client de nouveaux ou primo-investisseurs sur le marché des capitaux.
La finance digitale se présente, poursuit l'intervenant, comme une large gamme de produits et services financiers dont l’accès est numérique. Il s’agit des paiements, des crédits, des épargnes, des transferts d’argent et assurance. La finance durable, quant à elle, est l’ensemble des activités, comportements et réglementations financières poursuivant un objectif environnemental. "L’entrée en scène de la digitalisation dans la collecte de l’épargne publique, conjoncturelle pendant la crise sanitaire, est devenue structurelle pour s’installer durablement", a-t-il indiqué.
Il faut aussi souligner que le nombre d’alertes du régulateur Cosumaf, consécutives à des fraudes et escroqueries en ligne en Afrique centrale, a sensiblement augmenté ces années. La montée de ces actes frauduleux est due notamment de la démocratisation de l’argent mobile qui s’impose comme une alternative au faible taux de bancarisation réel en zone Cémac. Outre le thème central, les participants ont évoqué d'autres problématiques telles que "La prévention des fraudes des escroqueries" ; "La résilience de l’investisseur "; "Les fondamentaux pour investir".