L’organisation non gouvernementale (ONG) congolaise est choisie pour faire partie du programme de protection des forêts d'un million d'hectares destiné à soutenir les communautés d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud. Elle se décide d’affecter le soutien qu’elle va recevoir dans la restauration des forêts menacées, renforçant ainsi une défense mondiale essentielle contre le changement climatique.
Mbou-Mon-Tour fait partie des premières organisations sélectionnées pour bénéficier du soutien du programme « Thriving forests » lancé lors du sommet mondial sur le climat qui s'est tenu à Bakou, en Azerbaïdjan. L’organisation congolaise se compte parmi les huit qui ont été sélectionnées pour bénéficier d'un financement et du soutien des experts.
Cette ONG, souligne-t-on, met en œuvre une approche innovante qui consiste à concilier la conservation de la biodiversité, en particulier des bonobos dans leur milieu naturel, la lutte contre le changement climatique et le développement socio-économique des communautés locales.
Les subventions, les conseils d'experts et l'apprentissage par les pairs aideront Mbou-Mon-Tour, notamment à développer l’écotourisme, à améliorer la visibilité de ses interventions ainsi que sa gouvernance et ses systèmes de fonctionnement, à faire connaître son impact et à attirer d'autres financements. « Le succès de notre modèle repose sur l’implication des communautés locales dans toutes les étapes de l’exécution des projets », a expliqué le président de l’ONG Mbou-Mon-Tour, Jean Christophe Bokika. « Ces communautés locales sont de grandes protectrices des forêts et de la biodiversité. Aujourd’hui, si nous avons les bonobos à seulement 300 km au Nord de Kinshasa, c’est grâce à l’observance de leurs savoirs ancestraux. Pour leur savoir-faire et savoir-être, ces communautés méritent une reconnaissance nationale et internationale », a-t-il poursuivi.
Les forêts en première ligne
Justifiant ce soutien alloué aux organisations qui travaillent avec la population pour la conservation, le président-directeur général de l’ONG Ashden qui organise ce programme, Ashok Sinha, a indiqué que « les forêts sont en première ligne » de leurs actions contre le changement climatique. « Les forêts sont en première ligne de notre défense contre le changement climatique. Nous savons que les communautés forestières ont les connaissances et la motivation nécessaires pour protéger leurs terres, mais qu'elles manquent souvent de ressources et de contacts pour le faire. C'est pourquoi Thriving forests soutiendra des organisations remarquables qui travaillent main dans la main avec la population locale, en augmentant ses revenus et en l'aidant à protéger ces écosystèmes vitaux en notre nom à tous », a-t-il souligné.
A l’en croire, l’ambitieux programme « Thriving forests » apportera un soutien immédiat aux organisations de première ligne, mais les mettra également sur la voie de l'obtention de financements supplémentaires. L'objectif ultime, a-t-il insisté, est de faire évoluer les mentalités : le secteur du financement climatique dans son ensemble doit de toute urgence adopter des approches de conservation plus inclusives et plus responsabilisantes. « Lors du sommet sur le climat COP 29 de cette année, présenté comme un sommet axé sur le financement, ce message est crucial : les dirigeants mondiaux devraient orienter davantage de financements vers les organisations locales qui travaillent si efficacement avec certaines des personnes les plus menacées par l'urgence climatique. Au cours des trois prochaines années de ce programme, Ashden contribuera à faire évoluer les mentalités en diffusant largement les réussites des organisations extraordinaires que nous soutenons », a dit Ashok Sinha, citée dans un communiqué de Mbou-Mon-Tour, heureuse d’être parmi les lauréats.
Le responsable de la stratégie de The Nature Recovery Project, James Berry, s’est réjoui que « l'objectif du Nature Recovery Project de protéger, restaurer et accroître la biodiversité dans les forêts tropicales humides menacées et vulnérables ait fait un nouveau pas en avant avec le lancement de la première cohorte du programme Thriving forests ». Grâce à ce programme, a-t-il fait savoir, la population autochtone et les communautés locales renforceront leur capacité de résistance face aux activités de déforestation qui mettent en péril la vie sur l'ensemble de la planète.
Le programme « Thriving forests », lancé lors de la COP 29, souligne-t-on, est un projet ambitieux visant à protéger et à restaurer un million d'hectares de forêts menacées dans le monde entier, en renforçant le travail des organisations ancrées dans les communautés forestières et en aidant la population autochtone et locale à mettre en place ou à développer des moyens de subsistance durables, tels que l'agroforesterie ou l'écotourisme.