La cérémonie de présentation et dédicace officielle de cet essai de cent-dix pages, paru aux éditions + en 2024, a eu lieu, le 2 décembre à la Maison russe de Brazzaville en présence d’un parterre d’hommes de lettres.
Subdivisé en huit chapitres, « L’ennemi n’est jamais loin » est un véritable chef-d’œuvre dans lequel son auteure, Virginie Ngolo Awé, appelle à la prudence et à la vigilance. « Cet essai est un appel à la prudence, à la méfiance et surtout à la vigilance. Le livre dont il est question est une réflexion sur les relations humaines qui sont bonnes au départ et qui tournent mal par la suite au point que même les grandes familles d’aujourd’hui pourront devenir les pires ennemies de demain. La vie nous le montre tous les jours que ce soit une amitié au sein du couple, dans la famille, dans le quartier, dans le monde professionnel, à l’école, même en politique », a expliqué l’auteure.
Dans sa critique, Blaise Ambeto, a loué le dynamisme de l’auteure. « Cinq publications en sept ans, il faut le faire, pour une dame épouse d’un grand homme d’État, inspectrice des impôts, femme politique parce que conseillère municipale et départementale de Brazzaville, parce que présidente de l’organisation des femmes du Congo de Ouenzé, qui est une organisation féminine du Parti congolais du travail. En dépit de toutes ses occupations, Virginie Ngolo Awé a le temps de s’occuper de la lecture, de penser, de réfléchir et d’écrire ; c’est simplement formidable. L’essai de Virginie Ngolo Awé s’adonne à une réflexion », a déclaré Blaise Ambeto.
Pour sa part, l’éditeur, écrivain et critique littéraire, Ramsès Bongolo, s’est attelé sur la catégorisation des ennemis, la connaissance profonde de l’ennemi, le développement de la capacité de détection d’un ennemi, pour porter sa critique sur cet essai. Pour lui, toute cette étude autour de l’ennemi, de cette personne tapis dans l’ombre ou qui agit à ciel ouvert pour nuire, pour détrôner, pour déstabiliser ne peut résulter que d’un vécu, d’un parcours jonché d’ennemis, d’envieux, de jaloux et autres personnes de mauvaise foi. Le critique estime que, loin d’être une simple étude, ce livre est le fruit d’une expérience, d’une analyse profonde de l’adversité, de l’inimitié, de la rancœur, de l’amertume, des décisions plus ou moins cruels que l’homme est capable de prendre quand il est en quête d’une ascension sociale, d’un poste, d’une augmentation salariale, mais aussi quand ses intérêts sentimentaux, familiaux ou son héritage est menacé. « Le manque ou le besoin engendre la jalousie, la jalousie engendre la haine, et la haine est source d’intimité. Une personne est considérée comme menaçante ou comme notre ennemi dès lors qu’elle piétine sur nos plates-bandes », dit Ramsès Bongolo.
La sournoiserie de l’ennemi
Le critique souligne également que, la préservation d’un intérêt ou la conquête d’un intérêt engendre l’inimitié. C’est donc à juste titre que Virginie Ngolo Awé dit que l’ennemi n’est jamais loin. « Parce qu’en vérité nul loin de nous ne peut prétendre être considéré comme un ennemi. Pour qu’il y ait inimitié, il faut qu’il y ait un conflit d’intérêt. La différence entre un ennemi et un adversaire réside dans le fait que l’adversaire agit frontalement. Il ne se cache pas, il manifeste son adversité. Puisqu’il est de notoriété publique que vous jouez dans deux équipes différentes. Du coup, les attaques ou les coups bas d’un adversaire sont moins surprenants que ceux d’un ennemi. Car, contrairement à l’adversaire qui manifeste publiquement son adversité, l’ennemi est sournois. Il est celui qui, comme l’illustre parfaitement la première de couverture, vous fait une accolade avec un couteau dans le dos. L’ennemi c’est celui qui vous caresse dans le sens du poil pour mieux vous frappe. C’est un illusionniste, une araignée qui vous tend un piège. C’est une personne qui tisse patiemment sa toile pour mieux vous y prendre », a indiqué Ramsès Bongolo.
Pour Winner Franck Palmers, écrivain et critique littéraire, « L’ennemi n’est jamais loin » est un essai qui mérite d’être lu pour sa capacité à provoquer la réflexion sur les dynamiques sociales et politiques qui alimentent l’hostilité. Il offre une analyse précieuse et pertinente des défis auxquels les sociétés de la planète bleue sont confrontées. L’inimitié peut être un mal nécessaire. Si généralement, elle est source de la rétrogradation, elle peut aussi ouvrir la voie de l’essor. L’essai réussit à captiver le lecteur par son style noble, son propos académique. Ces études de cas, qui rendent compte d’une mosaïque de vies, de défis, d’enjeux et la diversité des conflits sous-jacents auxquelles les familles sont confrontées, sont fascinantes. Winner Franck Palmers, estime que l’auteure qui est Virginie Ngolo Awé, utilise des exemples concrets pour illustrer son point de vue, ce qui rend la lecture à la fois instructive et engageante. Ce livre, ajoute-t-elle, atteste qu’une femme africaine peut excellemment mener un essai de façon objective, pertinente et attrayante.
Enfin pour clore ce propos, elle a relevé la citation de Roger Michelon, préfacier de ce livre, qui écrit : « Il faut l’avouer, il est rare de trouver un ouvrage qui capture avec autant de justesse et de profondeur les complexités de l’existence humaines et les défis auxquels nous sommes confrontés dans notre société moderne (…) », conclu l’écrivaine et critique littéraire, Winner Franck Palmers. Notons que Virginie Ngolo Awé, a publié en sept ans cinq ouvrages parmi lesquels : « Le pouvoir des femmes » ; « Une robe pour deux » ; « Une pierre précieuse sur l’île de Virginie » ; « Le silence de la tombe » ; et « L’ennemi n’est jamais loin » qui est vendu à 10.000 FCFA.