Cfrad : démarrage des travaux de réhabilitation

Samedi, Décembre 14, 2024 - 13:50

Quelques mûrs démolis, périmètres sécurisés pour un accès aux visiteurs, ouvriers sur le terrain. Tel est le nouveau décor du Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad) en pleine réhabilitation depuis début novembre et au sein duquel l’agence expertise France a animé une conférence de presse, le 12 décembre, en vue de faire état du lancement des travaux et de partager la nouvelle vision du Cfrad qui inclura un volet Industries culturelles créatives (ICC). 

 

Fruit d'un partenariat entre les autorités congolaises et françaises financée à hauteur de 4 millions d'euros, soit 2 624 000 000 FCFA, la réhabilitation du Cfrad est en train de prendre forme en vue de revêtir au centre ses lettres de noblesse d’antan. Dans son élan de réhabilitation, le Cfrad souhaite devenir un pôle culturel dynamique favorisant la création contemporaine et la valorisation du patrimoine local. En intégrant les ICC, le Cfrad se veut à long terme un laboratoire innovant et un acteur pérenne des secteurs culturels et touristiques du Congo. Ainsi, le projet Cfrad-ICC comprend, d'une part, la restauration et la valorisation du batiment, intégré dans un itinéraire du patrimoine historique et touristique. D'autre part, il prévoit la conception d'une stratégie culturelle artistique autour d'un espace mémoriel, à la fois lieu d'exposition et de création.

Selon Kristell Dorval, cheffe du projet Cfrad-ICC pour expertise France, la phase de réhabilitation du Cfrad inclut notamment la rénovation complète de l'édifice comprenant une salle de spectacle et un espace de répétition ; des résidences d'artistes avec trois studios ; l'acquisition de nouveaux équipements techniques en son, éclairage et scénographie ; la création de nouveaux espaces dédiés à la formation et à la recherche et aux ICC ; l'implantation d'un espace mémoriel qui accueillera une exposition permanente sur l'histoire et le rôle qu'a joué le bâtiment depuis sa création en 1904 jusqu'à aujourd'hui. Il est également prévu la valorisation de ce patrimoine historique majeur dans un itinéraire urbain du patrimoine de Brazzaville visant le développement d'un tourisme à la fois mémoriel et tourné vers le futur de la capitale congolaise.

En redevenant un lieu d'excellence artistique et pédagogique, l’objectif est que le Cfrad et sa future programmation contribuent significativement à renforcer l'attractivité de Brazzaville comme un pôle culturel de référence en révélant de nouveaux talents, en encourageant les échanges entre les artistes locaux et internationaux et en créant des opportunités économiques et touristiques. « C'est concret à la fois dans l'infrastructure que pour améliorer le projet qu'on a présenté tout à l'heure. Ce n'est pas seulement un projet tourné vers le passé, vers notre histoire et notre mémoire partagée, qui sont des éléments vraiment très importants pour notre partenariat avec le Congo. C'est aussi un projet tourné vers la structure, en promouvant et en donnant un espace à la création, parce que comme vous le savez mieux que moi, les artistes congolais ont vraiment un incroyable potentiel », a déclaré Marie Fabien, conseillère adjointe de coopération et d’action culturelle à l'ambassade de France.

Abondant dans le même sens, Emeraude Kouka, conseiller aux Arts et aux Lettres du ministère de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs (Mictal), s’est réjoui du fait que la partie congolaise et française travaillent conjointement depuis l’entame de ce projet afin de le mener à bout à la perfection et dans les délais requis, soit début 2026. « La reconstruction du Cfrad est quelque chose qui s'inscrit également dans la nouveauté et qui va probablement influencer la vie culturelle congolaise dans les jours qui arrivent », a-t-il ajouté. 

En vue de donner un aperçu du futur Cfrad où se brasseront divers arts, le contorsioniste Arnold Baosso dit Vipère en duo avec le trompettiste May's Bantsimba, le saxophoniste Destin Bemba, les percussionnistes Ndala Pepin, Nelly Mayouma et Ruth Ntendolo, la compagnie « Danse in colore » et le slameur Fann Attiki Mampouya, ont livré une performance inédite sous la direction artistique et la production d’Eléonore Hellio,  Kébèn, Aaron Bomolo et Andrew Makumbi. 

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
1- Lors de la conférence de presse/Adiac ; 2- Les artistes en pleine performance dans les locaux du Cfrad/Adiac
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