L’ouverture du programme de formation licence-master en comptabilité, contrôle et audit (CCA), au cours de l’année académique 2024-2025 à l’Institut supérieur de gestion (ISG), est le fruit du partenariat entre l’Université Marien-Ngouabi, l’Ordre national des experts-comptables du Congo (Onec-C) et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) de France, à travers l’Institut national des techniques économique et comptable (Intec).
Pour cette première année, dix étudiants ont été sélectionnés afin de suivre la formation dont la durée est de trois ans pour la licence, deux ans pour le master et trois ans pour le diplôme d’expertise comptable qui est le niveau doctorat. Etudiant en master CCA Cnam-Intec, Max Kaba pense que cette formation est la bienvenue, surtout dans un pays comme le Congo où, généralement après la licence, les étudiants vont à l’étranger poursuivre le programme en expertise comptable. « J’ai étudié en Afrique de l’Ouest où cette formation est déjà réelle. Ici au Congo, c’est la première fois que nous ayons ce programme disponible chez nous, grâce à l’Onec-C et au ministère de l’Enseignement supérieur », s’est-il réjoui.
Assurant la qualité académique et pédagogique de ce programme, le président de la commission formation continue de l’Onec, le Pr Serge Lenga, a expliqué que cette formation est destinée à toutes les personnes détentrices d’une licence ayant une expérience de plus de cinq ans dans le domaine ainsi que les étudiants qui sortent de la cohorte de formation à l’ISG. La formation est assurée à 60% par des professionnels diplômés d’expertise comptable, responsables des sociétés d’expertise comptable inscrites au tableau de l’Onec et à 40 % par les enseignants qualifiés de l’Université Marien-Ngouabi.
Le directeur de l’ISG, Bethuel Makosso, de son côté, a rappelé que ce programme offre l’opportunité à la jeunesse congolaise d’acquérir des compétences nécessaires à l’exercice de la profession d’expert-comptable dans un environnement mondialisé devenu de plus en plus concurrentiel. Il a également remercié tous les acteurs qui ont contribué à la conclusion de ce partenariat.
Selon le président de l’Onec-C, Patrick Michel Gamassa, l’organisation de ce master et les licences vise à assurer la formation des comptables de très haut niveau et les experts-comptables afin de répondre aux besoins croissants de la transformation du marché de l’emploi national dans ce domaine. « En effet, aujourd’hui, 75% de postes de directeur financier dans le secteur privé au Congo sont occupés par des non nationaux. Ceci simplement parce que nous avons des problèmes pour permettre à nos enfants de finaliser leurs études au Congo. La fin de la licence au pays est un casse-tête pour nos enfants. Il faut s’expatrier, généralement en Afrique de l’Ouest ou en France pour finaliser ses études », a-t-il rappelé, déplorant les coûts exorbitants pour assurer ces formations à l’étranger.
Diversifier les offres de formation
Ce cursus d’expertise comptable permet, a-t-il poursuivi, à l’ISG de diversifier ses offres de formation et d’augmenter sa capacité d’accueil. Rappelant le processus d’inscription, Patrick Michel Gamassa a indiqué que le diplôme organisé à l’ISG le sera dans les mêmes conditions qu’en France. « C’est une belle opportunité pour nos enfants et pour notre pays. Je suis confiant en la première promotion parce que nous avons des jeunes avec beaucoup de talents et qui pour la plupart sont déjà dans nos cabinets. Nous sommes en mesure d’espérer de bons résultats dès la première année », a souhaité le président de l’Onec-C.
La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Edith Delphine Emmanuel, s’est félicitée d’un partenariat au service de la professionnalisation et de l’employabilité des jeunes. « Dans le domaine de l’enseignement supérieur, nous avons eu à former des promotions des jeunes. Cependant, ce partenariat que nous saluons, soutenons, est singulier dans la mesure où il associe aussi bien l’université, c’est-à-dire le secteur public, des ordres professionnels nationaux et étrangers ainsi que le Conservatoire national des arts et métiers français par l’intermédiaire de son organe technique. Ce partenariat public-privé participe à la diversification du financement de nos universités », a-t-elle déclaré.
Elle a, par ailleurs, félicité tous les acteurs aussi bien nationaux qu’internationaux engagés dans la réalisation de ce partenariat qui participe à la consolidation de l’Université Marien-Ngouabi, lui permettant de disposer des étudiants bien formés. Les experts-comptables sont, a rappelé le Pr Edith Delphine Emmanuel, un maillon essentiel du secteur économique, car ils participent, à leur manière, au développement du pays. « Dans ce contexte marqué par la réforme des finances publiques, nous saluons cette formation qui nous permettra de multiplier le nombre d’experts-comptables. Nous passerons de dix à trente et pourquoi pas plus, et ceci pour le bonheur de notre société. C’est donc un partenariat atypique que nous soutenons. Nous pensons que nous allons multiplier ce type de collaboration parce que à la sortie nous aurons des jeunes bien formés en République du Congo », a-t-elle conclu.