Sommet extraordinaire de la Cémac : une rencontre de tous les dangers

Mercredi, Décembre 18, 2024 - 14:30

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, qui a présenté le rapport du président du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (PREF-Cémac), Denis Sassou N’Guesso, au sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements de la sous-région, à Yaoundé, au Cameroun, s’est réjoui de la moisson obtenue.

Avant de présenter la communication spéciale du président congolais lors d’une table-ronde à huit-clos des chefs d’Etat et de gouvernements, Anatole Collinet Makosso a mené plusieurs consultations qui lui ont permis de dialoguer avec le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Ousmane Diagama, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui, et le vice-gouverneur, Michel Dzombala. Le chef du gouvernement congolais a également rencontré le secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale, Marcel Ondelé et le président de la transition du Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Des échanges qui ont sans doute contribué à consolider la position du Congo et à établir un consensus permettant ainsi de parvenir à des résultats positifs lors du sommet. « Ce sommet était présenté comme le sommet de tous les dangers. Il y a eu la rumeur sur un ajustement monétaire, la dévaluation. Les peuples de la communauté peuvent se satisfaire de ce qu’il n’en a pas été question, nous nous sommes plutôt engagés à renforcer les ajustements budgétaires, à mettre en œuvre de façon rigoureuse toutes les mesures qui ont été arrêtées dans le cadre du Programme des réformes économiques et financières. Nous supposons que si tous les Etats s’impliquent dans l’exécution de ces mesures, la sous-région peut sortir de la passe difficile que nous sommes en train de connaître », a-t-il expliqué.

Des bonnes perspectives pour la sous-région

Le Programme des réformes économiques et financières auquel les pays de la Cémac sont soumis depuis quelques années est une recommandation du Fonds monétaire international (FMI). Le Premier ministre s’est, en effet, réjoui de l’adhésion totale des participants à la proposition que le président Denis Sassou N’Guesso avait formulé depuis 2016 et soutenue maintenant par le gouverneur de la banque centrale ainsi que l’ensemble des chefs d’Etat ayant participé à ce sommet. « Cette proposition consiste à exiger le rapatriement des fonds pour la restauration des sites par les entreprises extractives (entreprises pétrolières, minières) parce qu’il y a une provision qui est mise en place. Au lieu d’être logés dans un compte séquestre à la banque centrale, ces fonds sont logés dans les Etats extérieurs à la zone Cémac. Ce sont des provisions assez importantes, nous avons fait quelques simulations de chiffres et on se rend compte que si ces provisions étaient logées dans un compte séquestre à la banque centrale, on ne parlerait même pas de quatre mois de réserves de change. On ne parlerait même pas de six mois, on parlerait en termes de quarantaine de mois, de pratiquement trois ans, parce que c’est une provision importante », a poursuivi Anatole Collinet Makosso.

Reconnaissant la pertinence et l’adéquation des propositions formulées dans le rapport du président dédié aux réformes économiques et financières de la Cémac au regard des défis de la sous-région, les chefs d’Etat et de gouvernements ont appelé à l’accélération de la mise en œuvre du programme afin de prévenir durablement la communauté contre les chocs économiques exogènes. « Les chefs d’Etat ont réaffirmé leur attachement à la solidarité communautaire face aux chocs à travers la poursuite d’une stratégie régionale cohérente et coordonnée pour préserver la viabilité des finances publiques, l’instabilité du secteur financier et pour renforcer la position extérieure de la Cémac, et salué les progrès enregistrés au cours de ces dernières années dans la mise en œuvre des réformes économiques et financières », peut-on lire dans le communiqué final, recommandant au FMI d’examiner les revues des pays concernés en vue de les finaliser rapidement et de garantir la poursuite des réformes.  

Faisant également partie de la délégation congolaise, la ministre du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, s’est félicitée des indicateurs économiques dans la sous-région. « Aujourd’hui fin 2024, on peut dire que les indicateurs sont globalement bons. Nous sommes aujourd’hui en période de croissance, alors que nous étions en récession, nous avons une couverture de la monnaie qui est supérieure à 70%, nous avons au niveau toujours de la monnaie une période de couverture des importations supérieure à deux mois qu’il y avait en 2016, on est autour de quatre à cinq mois ».

Parfait Wilfried Douniama
Légendes et crédits photo : 
Anatole Collinet Makosso reçu par Paul Biya ; les représentants des pays de la Cémac/DR
Notification: 
Non