Constant Nogmo Ngampika annonce la création du Syndicat des enseignants évoluant dans l’enseignement privé au Congo (Syneepco). Président de ce syndicat, il évoque dans cette interview qu’il a accordée à notre rédaction les missions de cette plateforme. Notre entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : M. Constant Ngomo Ngampika, pourquoi avoir créé le Syneepco ?
Constant Ngomo Ngampika (C.N.N.) : C’est simplement parce que l’école privée au Congo n’a jamais eu de syndicat ; elle a toujours été orpheline. Tous les syndicats qui existent sont du secteur public, alors que le secteur éducatif privé comprend le privé et le public. Et chaque secteur a ses problèmes. Nous sommes là donc pour regarder tout ce qui concerne les droits et les intérêts du secteur privé.
L.D.B.C. : Peut-on connaître les problèmes que vous avez dans le secteur éducatif privé au Congo ?
C.N.N : Les préoccupations, il y en a plusieurs. La première c’est le respect du Smig, c’est-à-dire le salaire minimum interprofessionnel garanti qui était à 50 400 FCFA hier et qui passera à 70 400 en janvier prochain. Donc, ce smig n’est pas respecté par les promoteurs qui sont nos employés. C’est une piste de combat. La deuxième, c’est la participation des enseignants du secteur privé aux examens d’Etat, parce qu' il n’y a que les enseignants du secteur public qui sont pris en compte. Ce qui est une injustice, car nous formons tous les mêmes enfants. Mais quand il s’agit de la surveillance et de la correction des examens d’Etat, on ne considère que les enseignants du secteur public. Il y a aussi à lutter que les contrats renouvelés à durée déterminée cessent. Il faut que l’on arrive aux contrats à durée indéterminée. Il n’y a pas une convention collective des enseignants évoluant dans le secteur privé au Congo, alors que cela est essentiel. Et cette question, nous la regarderons avec le ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, et la Conapepco, pour voir comment mettre en place cette convention. Il faut qu’il y ait une uniformité de paiement des salaires dans l’enseignement du secteur privé, et bancariser ce paiement. Aussi, voir la question des cotisations à la Caisse nationale de la sécurité sociale.
L.D.B.C. : S’agissant du Smig qui passera dès janvier prochain à 70 400, est-ce qu’il répondra aux besoins des enseignants du privé ?
C.N.N.: Oui, il répondra, parce que le Smig c’est seulement la base. Or, il y a des primes qui doivent s’ajouter à ce Smig dont les primes de transport, de salissure, de diplôme et celle d’ancienneté ou de direction. Toutes ces primes feront que celui qui évolue dans le secteur privé puisse joindre les deux bouts du mois.
L.D.B.C. : Votre syndicat a commencé à s’implanter dans certains départements comme la Sangha, les Plateaux, la Cuvette et la Cuvette Ouest. Est-ce qu’il y a de l’engouement en terme d’adhésion ?
C.N.N.: J’aurais voulu que cette question soit sur le visuel pour voir réellement quel engouement il y a autour lors de nos descentes dans les départements. Comme je viens de vous le dire, le secteur privé a des réelles préoccupations. Et le Syneepco étant le tout premier syndicat de l’enseignement du secteur privé au Congo, cela permet aux enseignants de nous accepter avec frénésie. Donc, l’engouement est là et nous avons été dans ces quatre départements. Maintenant, nous nous apprêtons à faire la partie Sud, notamment le Niari, la Lékoumou, la Bouenza et puis le Pool. En tout cas, nous avons de très bons résultats.
L.D.B.C. : Comment l’arrivée du Syneepco a-t-elle été perçue par le ministère en charge de l’Enseignement préscolaire, primaire et secondaire ?
C.N.N. : C’est pour moi une occasion de remercier notre tutelle et le ministère de l’Enseignement technique pour nous avoir ouvert leurs portes. Surtout, les directions départementales qui nous ont reçus dans la partie Nord du pays. Elles sont les représentantes du ministère dans chaque département. Tout s’est très bien passé. Les responsables nous ont accompagnés dans ces différentes descentes parce qu’ils ont compris que nous ne sommes pas leurs ennemis mais des partenaires. Et nous allons tous contribuer à l’émergence du système éducatif congolais.