Les agents de la Société des transports publics urbains (STPU) accumulent, au 30 novembre 2024, onze mois de salaires impayés, soit 946 millions FCFA.
La STPU a cessé toute activité depuis le 7 octobre à la suite d’une grève lancée par les syndicats. Interpelé par la chambre haute du Parlement, le 20 décembre à Brazzaville, sur la situation qui prévaut actuellement au sein de cette société et les solutions préconisées en vue de la relance de ses activités, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a indiqué que la STPU est caractérisée par une situation financière structurellement déficitaire. Une situation marquée par l’amortissement de sa flotte de bus, un effectif en personnel pléthorique de 466 agents pour une trentaine de bus. A cela s’ajoutent les charges opérationnelles élevées qui se sont alourdies à la suite de l’augmentation du prix du carburant à la pompe. « Le post carburant représente à lui tout seul 65% du chiffre d’affaires ; d’une structure des prix déséquilibrée qui n’est pas modulée en fonction des distances desservies parce que le but de transport public urbain est de permettre la circulation des personnes aux revenus modestes. Nous ne pourrons nous plier à la surenchère parfois des transporteurs privés, l’Etat est obligé de maintenir ce service public à l’attention de nos compatriotes qui s’en servent », a-t-il expliqué, précisant que le mal est profond et l’entreprise est sinistrée.
En termes de perspectives, il a annoncé que le gouvernement a commis un audit opérationnel, financier et comptable de la société à un cabinet dont le rapport est en cours de validation. Les recommandations de cet audit permettront, a-t-il ajouté, d’envisager la suite en termes de restructuration du secteur de transport public urbain. « En attendant, pour soulager tant soit peu les agents et leur permettre de bien passer les fêtes de Noël et du Nouvel An avec leurs familles, le gouvernement s’organise à mobiliser une partie de la ressource pour répondre en partie à la subvention d’équilibre prévue au budget de l’Etat pour l’exercice en cours. Nous nous attelons pour que cette ressource aussi modeste, soit-elle, soit débloquée de façon urgente », a conclu le chef du gouvernement.