Soixante-quinze diplomates congolais affectés dans les ambassades et consulats généraux à l’étranger, soit arrivés en fin de mission ou admis à la retraite ces trois dernières années, demeurent bloqués dans leurs lieux d’affectation par manque des frais de rapatriement. Le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, a évoqué le sujet, le 20 décembre, lors de la séance des questions orales avec débat au Sénat.
Convoqué au même titre que treize de ses collègues membres du gouvernement, Jean-Claude Gakosso était appelé à s’expliquer sur la situation des diplomates congolais affectés dans les ambassades, les délégations permanentes et les consulats généraux, mais dont le mandat est arrivé à terme sans qu’ils ne rentrent au pays.
Le ministre des Affaires étrangères a certifié aux sénateurs qu’au titre de ces trois dernières années, 94 diplomates en poste à l’étranger ont soit achevé leur mandat, soit fait valoir leurs droits à la retraite. Sur ce nombre, a-t-il précisé, 19 ont déjà regagné le pays mais 75 d’entre eux sont jusque- là bloqués avec leurs familles par manque de moyens pour les rapatrier. « Plusieurs diplomates en fin de mission sont jusqu’à présent bloqués à leurs lieux de service à cause des contraintes budgétaires qui ne permettent pas au gouvernement de leur allouer les fonds de rapatriement. A titre d’illustration, sur les 94 diplomates en fin de mandat ou admis à la retraite entre 2022 et 2024, à peine 19 sont rentrés au pays avec leurs familles, les autres sont toujours bloqués », a indiqué Jean- Claude Gakosso.
A cause de ce déficit budgétaire, a-t-il renchéri, le pays n’arrive plus à solder ses charges locatives, qui représentent à elles seules près de 65% des crédits de fonctionnement. Ainsi, les loyers diplomatiques à Yaoundé au Cameroun, à Addis-Abeba en Ethiopie, à Tokyo au Japon, à Pékin en Chine, entre autres, sont en état d’insolvabilité. La situation concerne aussi, selon lui, les sociétés chargées du rapatriement des effets des diplomates en fin de mission à qui l’Etat doit la somme de 1,750 milliard FCFA.
Débat autour des prix des frais d’inscription aux examens d’Etat
Comme son collègue des Affaires étrangères, le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Jean-Luc Mouthou, a lui aussi été interpellé. Il s’est justifié sur la hausse des prix d’inscription aux examens d’Etat perpétrée par certains chefs d’établissement véreux. Il a reconnu que certains chefs d’établissements mal intentionnés sabotaient la mesure gouvernementale en majorant les montants d’inscriptions aux examens d’Etat dans le but de se faire des poches au mépris des lois en vigueur. Jean-Luc Mouthou a ainsi rappelé à tous les vrais montants arrêtés par le gouvernement et promis des sanctions disciplinaires sévères aux récidivistes. « Des chefs d’établissements créaient l’amalgame en ajoutant dans les frais d’examen d’autres chapitres tels les TD, les examens blancs pour tromper la vigilance des parents d’élèves. Mais désormais, qu’il s’agisse des écoles publiques ou privées, les frais d’inscription aux examens d’Etat doivent rester tel que prescrit par le gouvernement. Il s’agit de 5000F pour le bac, 4000 F pour le BEPC et 2000 F pour le CEPE. Les conditions sont déjà créées pour que tous les récidivistes soient sanctionnés sévèrement conformément à la loi », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et de l’Entretien routier, Jean-Jacques Bouya, a éclairé la lanterne des sénateurs sur les projets prévus par le gouvernement pour assainir les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Dans les détails, il fait état des projets initiés pour créer des voies de circulation dans ces agglomérations afin de désengorger les grandes artères. Il a ainsi cité, entre autres, l’élargissement de la Corniche sud et l’aménagement de la rivière Tsiémé à Talangai.