Fécofoot : les voix s’élèvent contre la convocation de l’assemblée générale extraordinaire

Samedi, Décembre 21, 2024 - 12:00

La convocation le 23 décembre par le deuxième vice-président de la Commission ad hoc de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) de « l’Assemblée générale extraordinaire » suscite de nombreux commentaires parce que ne respectant pas les statuts de la Fécofoot et les décisions rendues par le Tribunal arbitral du sport (TAS).  

« L’Assemblée générale extraordinaire de la  Fédération congolaise de football  est convoquée le lundi 23 décembre à 11 heures à Brazzaville au siège de la Fécofoot », peut-on lire dans  la  note signée par  Wilfrid Bruno Monka, précisant  que vu les statuts de la Fécofoot et  le procès- verbal  de l’Assemblée générale extraordinaire du 25 septembre 2024.  Mais de quel statuts et procès- verbal parlent-il ? peut-on s’interroger sachant que les conclusions cette réunion ayant abouti à la mise en place de cette commission ont été invalidées par le TAS.

 La réaction du Comité exécutif de la Fécofoot

Le Comité exécutif de la Fécofoot a réagi dans un communiqué  de presse publié le 20 décembre. « Par une pseudo décision datée  du 6 décembre et signée du deuxième vice- président de la Commission ad hoc suspendue par le Tribunal arbitral du sport (TAS), il est convoqué le 23 décembre 2024,  une assemblée générale extraordinaire dont l’objet n’est pas énoncé », a  Badji Mombo Wantété, le secretaire général . Et d’ajouter « le Comité exécutif de la Fécofoot rétabli dans ses prérogatives par le TAS, tient à   marquer son étonnement et son  indignation devant cette persistante dans l’illégalité choisie par certains membres de cette commission ad hoc. »

 Le Comité exécutif a, par ailleurs, invité par ailleurs les responsable des clubs et  autres membres  de l’Assemblée générale  de la Fécofoot à «  se retenir de cautionner cette énième forfaiture de la pseudo commission ad hoc, laquelle forfaiture ne contribuera qu’à accentuer  la crise  intentionnellement créée et entretenue au sein de notre fédération » , souligne la note  du secrétaire général.

 Les représentants des clubs indignés

Bien avant de prendre position, les représentants des clubs de Ligue 1 et 2, football féminin et officiels des matches sont montés au créneau en initiant  une lettre ouverte au président de la Commission ad hoc dénonçant l’amateurisme de ses dirigeants.

« C’est pourquoi au vu des sanctions qui se pointent contre nous. A cause  de vous et de tous ces gens qui ont  plus de dix ans  d’expérience  dans la gestion du football avec  des fonctions pas les moindres… mais  qui n’ont rien pour faire valoir la valeur de l’expertise reçue durant toutes ses années auprès de leurs associations sportives respectives »,  indiquent les clubs.

 Le fait de ne plus voir le ballon rouler sur les pelouses congolaises commencent à les agacer tout comme la violation des statuts de la fédération. « Nous, acteurs du football congolais disons non, non et non. Car trop c’est trop », ont-ils ajouté. Et de poursuivre :  « Nous demandons à la commission ad hoc de libérer les sièges de la Fifa et de la Fécofoot ainsi que le Centre technique d’Ignié, propriétaire privée de la Fécofoot dans l’immédiat. Car le non respect de cette sommation nous obligera à mener une action cette fois-ci de force en  date du 23 décembre 2024 pour vous faire partir de ces locaux puisque toutes les instances ont été saisies de nos préoccupations. » La correspondance de la Fifa du  16 octobre et les ordonnances du TAS du 25 octobre et 11 décembre sont les éléments sur lesquels vont –ils s’appuyer pour rétablir l’ordre dans la maison de football.

 Francky Loemba quitte  le mouvement

Mais que reste t-il de cette Commission ad hoc. Après la suspension de son président William Bouka, Francky Loemba, vice -président et qui assurait l’intérim a rendu sa lettre  démission le 20 décembre pour des raisons personnelles a-t-il justifié avant de se poser les questions sur les maux qui minent le football congolais sans trouver lui-même des vraies réponses.

« Notre football est malade et les récents résultats de notre équipe fanion ces dernières années  dans les différentes compétitions internationales sont la preuve de cette maladie. Mais alors, avons-nous fait le bon  diagnostic pour après envisager les solutions idoines ? Est-ce que  notre football  souffre du manque  de moyens, du manque  de ressources humaines qualifiées ou des deux ?En trois mois que pouvions nous faire pour redonner un nouveau souffle à notre sport roi ? A  l’heure où  j’écris ces mots, je n’ai  pas les réponses à toutes ces questions. Au regard de ce qui précède, je vous informe que je démissionne de mes fonctions de 1er vice président de la Commission ad hoc pour des raisons personnelles », a-t-il commenté.

Ne partageant pas l’avis de ceux qui utilisent le football  pour leurs propres intérêts, il    quitte ses fonctions en formulant un vœu  «  que  dans un avenir très proche,  nous sortirons de cette crise, que  les passionnés du football  retrouvent la joie de fréquenter nos stades, que les jeunes  continuent de pratiquer  ce sport, facteur de cohésion. Cela signifie que nous mettrions de côté ces félins qui savent se vêtir de peau d’agneau pour continuer à utiliser le football  pour leurs propres intérêts, et non  pour ceux des footballeurs. Ils sont nombreux parmi nous », a-t-il insisté. 

Dans son  communiqué de presse, le Comité exécutif de la Fécofoot  s’est dit préoccupé par une  reprise normale des activités footballistiques au pays et de l’avenir des  milliers de jeunes et autres  acteurs du football congolais, réaffirme son  engagement à respecter les  textes qui régissent la Fécofoot ainsi que  les décisions prises par les instances internationales tels que la FIFA et le TAS « dans la résolution de la crise. »

James Golden Eloué
Légendes et crédits photo : 
le siège de la Fécofoot
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