La convocation le 23 décembre par le deuxième vice-président de la Commission ad hoc de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) de « l’Assemblée générale extraordinaire » suscite de nombreux commentaires parce que ne respectant pas les statuts de la Fécofoot et les décisions rendues par le Tribunal arbitral du sport (TAS).
« L’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération congolaise de football est convoquée le lundi 23 décembre à 11 heures à Brazzaville au siège de la Fécofoot », peut-on lire dans la note signée par Wilfrid Bruno Monka, précisant que vu les statuts de la Fécofoot et le procès- verbal de l’Assemblée générale extraordinaire du 25 septembre 2024. Mais de quel statuts et procès- verbal parlent-il ? peut-on s’interroger sachant que les conclusions cette réunion ayant abouti à la mise en place de cette commission ont été invalidées par le TAS.
La réaction du Comité exécutif de la Fécofoot
Le Comité exécutif de la Fécofoot a réagi dans un communiqué de presse publié le 20 décembre. « Par une pseudo décision datée du 6 décembre et signée du deuxième vice- président de la Commission ad hoc suspendue par le Tribunal arbitral du sport (TAS), il est convoqué le 23 décembre 2024, une assemblée générale extraordinaire dont l’objet n’est pas énoncé », a Badji Mombo Wantété, le secretaire général . Et d’ajouter « le Comité exécutif de la Fécofoot rétabli dans ses prérogatives par le TAS, tient à marquer son étonnement et son indignation devant cette persistante dans l’illégalité choisie par certains membres de cette commission ad hoc. »
Le Comité exécutif a, par ailleurs, invité par ailleurs les responsable des clubs et autres membres de l’Assemblée générale de la Fécofoot à « se retenir de cautionner cette énième forfaiture de la pseudo commission ad hoc, laquelle forfaiture ne contribuera qu’à accentuer la crise intentionnellement créée et entretenue au sein de notre fédération » , souligne la note du secrétaire général.
Les représentants des clubs indignés
Bien avant de prendre position, les représentants des clubs de Ligue 1 et 2, football féminin et officiels des matches sont montés au créneau en initiant une lettre ouverte au président de la Commission ad hoc dénonçant l’amateurisme de ses dirigeants.
« C’est pourquoi au vu des sanctions qui se pointent contre nous. A cause de vous et de tous ces gens qui ont plus de dix ans d’expérience dans la gestion du football avec des fonctions pas les moindres… mais qui n’ont rien pour faire valoir la valeur de l’expertise reçue durant toutes ses années auprès de leurs associations sportives respectives », indiquent les clubs.
Le fait de ne plus voir le ballon rouler sur les pelouses congolaises commencent à les agacer tout comme la violation des statuts de la fédération. « Nous, acteurs du football congolais disons non, non et non. Car trop c’est trop », ont-ils ajouté. Et de poursuivre : « Nous demandons à la commission ad hoc de libérer les sièges de la Fifa et de la Fécofoot ainsi que le Centre technique d’Ignié, propriétaire privée de la Fécofoot dans l’immédiat. Car le non respect de cette sommation nous obligera à mener une action cette fois-ci de force en date du 23 décembre 2024 pour vous faire partir de ces locaux puisque toutes les instances ont été saisies de nos préoccupations. » La correspondance de la Fifa du 16 octobre et les ordonnances du TAS du 25 octobre et 11 décembre sont les éléments sur lesquels vont –ils s’appuyer pour rétablir l’ordre dans la maison de football.
Francky Loemba quitte le mouvement
Mais que reste t-il de cette Commission ad hoc. Après la suspension de son président William Bouka, Francky Loemba, vice -président et qui assurait l’intérim a rendu sa lettre démission le 20 décembre pour des raisons personnelles a-t-il justifié avant de se poser les questions sur les maux qui minent le football congolais sans trouver lui-même des vraies réponses.
« Notre football est malade et les récents résultats de notre équipe fanion ces dernières années dans les différentes compétitions internationales sont la preuve de cette maladie. Mais alors, avons-nous fait le bon diagnostic pour après envisager les solutions idoines ? Est-ce que notre football souffre du manque de moyens, du manque de ressources humaines qualifiées ou des deux ?En trois mois que pouvions nous faire pour redonner un nouveau souffle à notre sport roi ? A l’heure où j’écris ces mots, je n’ai pas les réponses à toutes ces questions. Au regard de ce qui précède, je vous informe que je démissionne de mes fonctions de 1er vice président de la Commission ad hoc pour des raisons personnelles », a-t-il commenté.
Ne partageant pas l’avis de ceux qui utilisent le football pour leurs propres intérêts, il quitte ses fonctions en formulant un vœu « que dans un avenir très proche, nous sortirons de cette crise, que les passionnés du football retrouvent la joie de fréquenter nos stades, que les jeunes continuent de pratiquer ce sport, facteur de cohésion. Cela signifie que nous mettrions de côté ces félins qui savent se vêtir de peau d’agneau pour continuer à utiliser le football pour leurs propres intérêts, et non pour ceux des footballeurs. Ils sont nombreux parmi nous », a-t-il insisté.
Dans son communiqué de presse, le Comité exécutif de la Fécofoot s’est dit préoccupé par une reprise normale des activités footballistiques au pays et de l’avenir des milliers de jeunes et autres acteurs du football congolais, réaffirme son engagement à respecter les textes qui régissent la Fécofoot ainsi que les décisions prises par les instances internationales tels que la FIFA et le TAS « dans la résolution de la crise. »