« Nous allons l’emporter parce qu’il s’agit d’une cause juste », a déclaré le président Denis Sassou N’Guesso, le 21 décembre, lorsqu’il évoquait, en compagnie de son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, en visite de travail à Brazzaville, les enjeux de la valorisation des écosystèmes forestiers de la sous-région.
Répondant à la question de savoir où en est l’initiative réunissant quinze pays africains autour de la mise en valeur par les partenaires au développement, des richesses forestières africaines dans le calcul du produit intérieur brut des Etats, le président congolais a indiqué que les jalons de ce plaidoyer ont été posés à Bakou, en Azerbaïdjan, en marge de la COP29 réunie au mois d’octobre dernier. Il est ensuite revenu longuement sur les initiatives prises à Brazzaville. Parmi lesquelles, la tenue du sommet des trois bassins forestiers du monde, et le lancement de l’idée de la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement. Des « batailles » qui fondent l’optimisme de Denis Sassou N’Guesso, dont l’attachement aux questions de préservation de l’environnement est une constante :
La voix de Brazzaville
« Comme vous le savez, ici à Brazzaville, nous avons déjà abrité le sommet des trois bassins (Congo, Amazonie, Bornéo-Mékong NDLR), et aussi la conférence internationale sur le reboisement et l’afforestation. D’ici aussi nous avons lancé l’idée de la décennie africaine et mondiale de l’afforestation et du reboisement, projet appuyé par l’Union africaine et déposé aux Nations unies. Je crois que les discussions en cours actuellement à l’Assemblée générale vont certainement déboucher sur l’adoption de la résolution autour des problèmes mondiaux de reboisement et d’afforestation. D’où l’importance des forêts et des tourbières… »
Valoriser les potentialités du bassin du Congo
« … Vous savez, en outre, que le bassin du Congo occupe une position centrale sur ce plan mais surtout les deux Congo. Il s’agit des richesses très importantes pour l’Afrique. L’on constate malheureusement que jusqu’ici les potentialités des pays africains en la matière sont moins valorisées, les carbones des pays africains sont traités au rabais. Nous croyons que le moment est venu pour que les peuples qui protègent ces écosystèmes, surtout les écosystèmes forestiers et les autres richesses, pour le bien de l’humanité, en contrepartie, devraient en tirer les résultats substantiels pour leur développement … »
Richesses naturelles et PIB
« … Voilà pourquoi une initiative est née, « le Comité des 15 » regroupant justement quinze pays africains, dont les deux Congo, avec la contribution importante de la Banque africaine de développement. Nous avons lancé l’initiative qui tend à obtenir que la communauté internationale reconnaisse les efforts fournis par les peuples et les Etats concernés, et qu’il soit tenu compte de la valeur de ces richesses forestières dans le calcul des PIB des Etats.
Si ces avancées sont réalisées, elles donneront plus de capacité aux pays pour emprunter et amener les autres institutions financières à fortement contribuer au développement des Etats africains. C’est la bataille qui est engagée, et dans cette optique, nous avons eu une réunion préparatoire au dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, puis une deuxième, plus complète, à Bakou, en Azerbaïdjan, en marge de la COP 29, au cours de laquelle nous avons posé les jalons de ce combat qui ne fait que commencer. Nous pensons que nous allons l’emporter parce que c’est une cause juste », a conclu le président Denis Sassou N’Guesso.