La ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a conduit, le 11 janvier à Pointe-Noire, avec le préfet du département du Kouilou, Adam Dibouilou ainsi qu’avec le collectif d’habitant de l’arrondissement de Vindoulou une mission d’évaluation de l’impact sanitaire et environnemental de l’usine de recyclage des batteries Metssa-Congo, située dans le département de Pointe-Noire.
Sur le site de l'entreprise et sur instruction de la ministre de l’environnement, une somme de dix millions de francs CFA sera déversée par cette firme afin de pouvoir gérer les urgences et apporter provisoirement des soins à ces populations qui sont impactées.
Le collectif d’habitant de Vindoulou confirmait depuis des années les bouffées de fumée provenant de l’usine de recyclage de Metssa Congo, filiale de la société indienne Metssa, qui produit notamment des barres de plomb destinées à l’exportation.
En 2023, des échantillons de sang prélevés sur des personnes vivant à proximité de l’usine, dont des enfants, ont été analysés par un laboratoire. Tous ont révélé des concentrations de plomb. Outre cette première analyse qui avait été réaliser, la ministre demande la réalisation d’une seconde phase.
Actuellement, l'entreprise est en train de se délocaliser. « C'est une décision qui avait été prise en amont pour les amener à le faire, puisqu'effectivement ils émettaient des gaz toxiques depuis qui impactait la santé des populations environnantes. Vous voyez, si vous voulez, c'est une guerre que nous menons contre les entreprises qui ne respectent pas la loi, c'est-à-dire les lois et les règlements de la République », a affirmé Adam Dibouilou, préfet du département du Kouilou.
En prélude à leur indemnisation, la ministre de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, a instruit le collectif d’habitants de Vindoulou de restructurer une commission d’enquête technique, de reprendre l’audit, l’étude d’impacts et d’élargir les analyses sur un échantillon considérable de cent personnes en moyenne.
« Le 05 septembre 2024, nous avons eu les résultats tests d’analyses », a indiqué la ministre Arlette Soudan-Nonault qui, s’est longuement entretenu avec les habitants de Vindoulou.
Excepté du plomb dans le sang, le collectif d’habitants de Vindoulou affirme aussi que les toitures de leurs habitations ont été dégradé. En effet, du plomb dans le sang provoque des troubles réversibles : anémie, troubles digestifs ou irréversibles comme atteinte du système nerveux, encéphalopathie et neuropathie. L'intoxication par le plomb est appelée saturnisme, une maladie qui doit faire l'objet d'une déclaration aux autorités sanitaires.
« Mais évidemment nous avons amené les populations à faire des examens médicaux et nous avons, si vous voulez, les résultats de ces examens qui portent à croire qu'il faudrait que cette société puisse indemniser ceux qui sont impactés par les gaz toxiques émises par cette société-là », a affirmé le préfet du département du Kouilou.
« Nous saluons la décision du ministère de l’Environnement qui fait suite à la suspension ou à la délocalisation totale des activités de l’usine en raison des risques sanitaires graves documentés. Nous demandons aux autorités congolaises de veiller à ce que les entreprises agissent de manière responsable », déclarait un habitant de Pointe-Noire.
La République du Congo est en train de diversifier ses activités industrielles mais les autorités doivent veiller à ce que les entreprises procèdent de manière responsable et respectent leurs obligations en matière d’environnement et de droits humains, conformément au droit international et congolais.