Environnement : l’Etat suspend les activités de City SARL à Dimonika

Lundi, Janvier 13, 2025 - 15:45

La ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a effectué le 12 décembre, une mission officielle, dans la réserve de la biosphère de Dimonika pour mener un contrôle de conformité de certaines installations classées qui l’a contraint à suspendre les activités de la société City Sarl.

Cette mission d’Etat dans la réserve de la biosphère de Dimonika a été motivée suite à la réalisation des travaux d’exploitation minière en l’absence d’une étude environnementale par la société City Sarl dans le district de Mvouti, dans le département du Kouilou.

La patronne des écosystèmes terrestres, aquatiques et marines a procédé, au cours de sa mission à la suspension totale jusqu’à nouvel ordre des activités de ladite société. Et ce, conformément aux textes en vigueur qu’elle a la charge de faire respecter sur l’ensemble du territoire national.

La suspension des activités de la société City Sarl, opérant dans la biosphère de Dimonika, dans la sous-préfecture de Mvouti, dans le département du Kouilou a été engagé par le ministère de l’environnement et actée par le procureur général, près la cour d’appel de Pointe-Noire, afin d’entamer une poursuite judiciaire contre cette société.

La société City Sarl est accusée de graves violations des normes environnementales. En effet, dans la réserve de la biosphère de Dimonika cinq hectares ont été dévastés sur les dix-neuf. Au niveau des campements d’exploitation : Yanika, Loukénéné, Mvoula et Dikamona des engins, des arbres dévastés et des hangars en tôles où en nappes qui abritaient les exploitants sont encore visible.

Les communautés villageoises habitant les campements d’exploitation affirment que plusieurs kilos d’or ont été emporté par les délégués de la société City Sarl et l’eau des ruisseaux environnant est pollué puisque la firme utilisait parfois de techniques inappropriés.   

« Il y a effectivement une société là-bas qui exploite de l'or, pour ne pas le cacher, de l'or, depuis un certain temps, et que la société n'a jamais fait une étude d'impact environnemental. Et donc, il fallait prendre des mesures coercitives pour endiguer ce phénomène et demander à la société de sortir de cette biosphère. C'est pour cela que nous avons été amenés à avoir des huissiers avec nous, pour mettre du soleil sur les engins, puisqu'ils n'ont pas voulu sortir de manière concertée. Nous pensons qu'avec la loi que nous allons appliquer, ça va les amener à faire sortir les engins pour que nous puissions sauver la biosphère qui est classée par l'UNESCO », a précisé Adam Dibouilou, préfet du département du Kouilou.

Des sanctions envisagées pour les services décentralisés

La ministre s’est indigné de l’inefficacité des autorités locales dans la dégradation inquiétante de la zone biosphère de Dimonika et du manque de mise en œuvre des directives par les services décentralisés chargés de la gestion de ces espaces. Face à ces comportements intolérables, la ministre a promis de sanctions.

« Il est inacceptable que des activités d’exploitation se déroulent dans une zone biosphère protégée. En tant que ministre de l’Environnement et gardienne de la conservation des écosystèmes, je ne peux tolérer de telles pratiques. L’eau, la terre, les forêts, la mangrove, les tourbières et la biodiversité sont essentiels pour notre survie et notre climat », a déclaré Mme Soudan-Nonault.

Elle a réaffirmé l’engagement du Congo, sous la direction du Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso, en faveur de la protection de l’environnement et a annoncé des sanctions contre toute personne impliquée dans cette gestion irresponsable.

La ministre a instruit les services décentralisés, sous sa tutelle, d’éradiquer le phénomène d’exploitation illégale dans les sites qui sont classés.

Rappelons qu’une aire protégée (AP) est, selon la définition de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui lui sont associés.

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
1-Une aperçue des engins explotants sur le site de Dionika/Adiac 2-Une espace dévasté par les exploitants de l'or/Adiac
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