Les travaux du comité des experts du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC) ont été lancés, le 3 février à Brazzaville, sur fond d’engagement des sociétés nationales d’électricité. Une nouvelle feuille de route devrait être proposée en attendant la réunion du comité de direction du PEAC prévue en mars prochain à Kigali, au Rwanda.
Organisées par le secrétariat permanent du PEAC, les assises du comité des experts visent à assurer un meilleur suivi des activités, dont la mobilisation des investissements pour la réalisation des interconnexions des réseaux électriques en perspective de la création d’un marché régional d’électricité en Afrique centrale. Le PEAC recherche des investisseurs pour ses quarante-et-un projets liés à l’électricité, parmi lesquels vingt-huit projets intégrateurs prioritaires (PIP) et treize autres du programme d’électrification (PPET).
Malgré son important potentiel énergétique, l’Afrique centrale demeure la région la moins électrifiée du continent, avec des délestages intempestifs observés dans la plupart des pays. D’après le secrétaire permanent du PEAC, Atadet Azarak Mogro, la difficulté réside dans la mobilisation des financements nécessaires à la réalisation des ouvrages électriques auprès des États promoteurs desdits projets et auprès des partenaires. À ce sujet, « plusieurs missions de terrain ont été effectuées, notamment au Congo, au Rwanda, au Burundi, en RDC, en Guinée équatoriale et au Tchad, en vue du suivi de la mise en œuvre des projets retenus », a-t-il indiqué.
En tant qu’institution spécialisée de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le PEAC entend jouer son rôle en favorisant l’accès à l’électricité pour les quelques deux cents millions d’habitants que compte l’Afrique centrale. « Il faut rendre le pool moins politique », a estimé le président du comité de direction du PEAC, Rui Pereira Do Amaral Gourgel, qui est aussi le président du Conseil d'administration de la Société nationale d'électricité de l'Angola. « En tant que vecteur important d’accélération de l’électrification de notre sous-région, le PEAC a besoin, dès à présent, de changer de paradigme afin d’intégrer davantage la dimension communautaire et anticiper la nécessaire interaction avec les quatre autres pools énergétiques régionaux du continent africain », a insisté Rui Pereira Do Amaral Gourgel.
Depuis son arrivée en 2024, le président du comité de direction du PEAC prône une nouvelle approche axée sur l’optimisation des différentes classes d’infrastructures, à savoir les PIP et les PPET, pour améliorer la desserte en électricité en zones urbaine et rurale. Les sociétés nationales d’électricité, à l’instar de l’Énergie électrique du Congo (E²C), constituent les acteurs clés de développement du secteur de l’électricité. « Aujourd’hui, un consensus se dégage entre les pays membres de la CEEAC sur l’urgence de la valorisation et le partage de l’immense potentiel énergétique », a laissé entendre Juste Roger Ngando, le directeur général adjoint de l’E²C.
Au terme des deux jours des travaux, les participants vont tenter d’harmoniser leurs vues sur le portefeuille des projets PIP et PPET ; l'adoption du rapport d’exécution du plan d’action et du budget de l’année 2024 ; le plan d’action et le budget 2025 ; les conclusions de l’audit sur les états financiers de l’exercice 2024 ; l’adhésion du nouveau membre du PEAC, en l’occurrence la Société nationale de transport de l’électricité du Cameroun…