Promotion du travail décent : le Congo valide son profil national de sécurité et santé au travail

Vendredi, Mars 7, 2025 - 19:15

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale a organisé, les 6 et 7 mars à Brazzaville, en partenariat avec l’appui de l’Organisation internationale du travail (OIT), l’atelier de validation technique et tripartite du Profil national de la sécurité et de la santé au travail au Congo.

S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre effective du Programme de promotion du travail décent 2023-2026, l'atelier a permis aux mandants tripartites du Congo, entre autres, de plancher sur les données et recommandations de l’étude sur le Profil national de la sécurité et de la santé au travail (SST), aux fins de les confirmer et, si nécessaire, de les améliorer. Ils ont procédé à la validation des grandes orientations de la politique nationale de la sécurité et de la santé au travail du Congo, tenant compte de l’état des lieux de la SST présenté au cours de cet atelier.

Représentant la directrice du Bureau pays de l’OIT pour le Congo, la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Gabon, le Tchad et l’Angola, le Dr Joseph Dieuboué a rappelé que les accidents et maladies professionnels résultent des facteurs de risque qui auraient pu être évités en développant des stratégies pour obtenir un milieu de travail sûr et salubre. Selon ce spécialiste de la sécurité et la santé au travail, l’accessibilité aux conditions de travail décentes dans le monde en général et plus particulièrement dans les pays en voie de développement pose encore de nombreux problèmes dont ceux relatifs aux conditions de sécurité et de santé pour les travailleurs qui exercent dans presque tous les secteurs, y compris l’économie informelle qui représente plus de 80% de la population active.

Il a également indiqué que la promotion d’un milieu de travail sûr et salubre passe par une meilleure connaissance des risques et de ses facteurs favorisants ; une meilleure connaissance des pratiques nationales et des obstacles à la prévention. Elle passe aussi, a-t-il poursuivi, par la maîtrise du rôle des différents intervenants tant au niveau global qu’au niveau sectoriel. D’où la nécessité d’élaborer un profil national de la sécurité et la santé au travail au niveau national ; exploiter ses résultats et ses orientations pour élaborer une politique nationale assortie d’un programme national de sécurité et de santé au travail.

Les efforts du Congo salués

 « Il est donc important pour chaque pays de s’engager dans ce processus afin de garantir progressivement aux travailleurs de tous les secteurs un milieu de travail sûr et salubre, gage de l’accroissement de la productivité et de la croissance économique tant recherchés par nos pays. En ce qui concerne le Congo, le pays ne dispose pas encore d’une politique nationale et d’un programme national en matière de santé et de la sécurité au travail. Mais, les questions d’amélioration des conditions de travail font l’objet d’une attention croissante, à la fois de la part du gouvernement et des partenaires sociaux dans le but d’assurer un environnement de travail sûr et sain pour tous les travailleurs », a rappelé Dr Joseph Dieuboué.

En effet, la République du Congo a ratifié, le 26 octobre 2023, la convention n°155 de l’OIT sur la sécurité et la santé des travailleurs, dont les dispositions engagent, entre autres, le pays à adopter une politique nationale assortie d’un programme ou d’un plan d’action nationale en sécurité et santé au travail. Le directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Christian Aboké Ndza, a déclaré que cet atelier marquait la fin du processus d’élaboration du profil national de la sécurité et la santé au travail au Congo, lancé en octobre 2024, à Brazzaville. Une initiative, la toute première, lancée dans un contexte caractérisé par des difficultés au plan économique et financier mais qui connaît un aboutissement heureux, grâce à l’accompagnement soutenu de l’OIT, à travers le bureau pays.

« Ce 6 mars se donne donc à lire comme un grand jour, puisqu’il s’agit pour les mandants tripartites réunis ici de se retrouver autour du travail abattu pendant de longues semaines par l’équipe de consultants en SST et l’expert de l’OIT à qui l’étude avait été confiée. Mon vœu le plus fort est d’inviter à la continuité de ce soutien, de cet accompagnement sur lequel le pays compte grandement », a-t-il souligné à l’ouverture des travaux. Cet atelier, a-t-il précisé, se tenait conformément aux prescriptions de l’OIT en matière d’élaboration de politiques et de programmes par les Etats membres.

Notons qu’après validation par les mandants tripartites du profil national, il reviendra désormais au gouvernement d’adopter une politique nationale assortie d’un programme national de sécurité et de santé au travail, pour servir de guide des interventions et de coordination des efforts de toutes les parties prenantes du monde du travail en la matière dans le pays.

Parfait Wilfried Douniama
Légendes et crédits photo : 
1- Les officiels/ Adiac 2- Les participants/Adiac
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