Les souvenirs de la musique congolaise : le parcours de Jeannot Bombenga Wewando

Jeudi, Mars 20, 2025 - 12:15

Né le 25 août 1934 à Wanga, dans la région de l’Equateur en République Démocratique du Congo, Jeannot Bombenga, alias Jeannot Lolango, est aujourd’hui l’un des musiciens les plus emblématiques de la musique congolaise, avec une longévité exceptionnelle dans la pratique de cet art. Il commence à s'intéresser à la musique à l’âge de 23 ans.

Né le 25 août 1934 à Wanga, dans la région de l’Equateur en République Démocratique du Congo, Jeannot Bombenga, alias Jeannot Lolango, est aujourd’hui l’un des musiciens les plus emblématiques de la musique congolaise, avec une longévité exceptionnelle dans la pratique de cet art. Il commence à s'intéresser à la musique à l’âge de 23 ans.

Ancien batelier, à l’instar de son prédécesseur Wendo Kolosoy, et passionné de musique, il fonde le groupe Vox Africa avec Franklin Boukaka après la dislocation en 1959 de l'orchestre Jazz Africa, auquel il appartenait aux côtés du clarinettiste Edo Clary. Vox Africa, qui signifie "La voix d’Afrique", devient rapidement un groupe marquant.

Par la suite, il rejoint l'orchestre le plus populaire de l’époque, l’African Jazz, dirigé par Joseph Kabasélé, dit Grand Kallé, pionnier de la rumba congolaise et du cha-cha-cha, qui deviendra son mentor de 1963 à 1967. En 1963, l’African Jazz, miné par des conflits internes, se divise : Nico, Dechaud, Roger Izeidi et Rochereau quittent Kabasélé pour former l'African Fiesta. Jeannot Bombenga, quant à lui, quitte son mentor Grand Kallé en 1967 pour prendre son envol et ressusciter l’orchestre Vox Africa. Ce groupe ouvrira ses portes à de nombreux artistes, parmi lesquels Sam Mangwana, Ntesa Nzitani Dalienst, Marcel Loko Massengo Djeskain, Nedulé Papa Noël, Souza Kasseya, et bien d’autres.

Il est important de noter que Bombenga n'a jamais eu de pseudonyme officiel. Seul "Jeannot", dérivé de son prénom Jean, l'accompagne, et son nom de scène est également son nom de famille. Toutefois, sa chanson "Bo pesa yé liteya", chantée en duo avec Ntesa Dalienst, marquera un tournant. Le refrain du titre, en "Kimongo" (une langue de la région de l'Equateur), reprend plusieurs fois le mot "Lolango", signifiant "amour" en lingala, ce qui lui vaudra le surnom de "Jeannot Lolango" de la part des mélomanes.

Au fil des années, Vox Africa s’impose comme un groupe de référence à Kinshasa, marquant sa présence avec des chansons à succès comme "Lea", "Mado", des œuvres de Bombenga et Ntesa, dont le duo était particulièrement remarqué. Le titre "Mbula ya sacrifice", produit en 1967 par Bombenga, est même retenu comme générique du journal parlé à la Radio nationale. Lors du concours national de la chanson dédié à la conférence de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), organisé en marge du sommet de l’OUA à Kinshasa en septembre 1967, Vox Africa remporte le deuxième prix avec la chanson "Congo Nouveau, Afrique Nouvelle", de Jeannot Bombenga, chantée en trio avec Dalienst et Sam Mangwana. Ce titre sera un événement majeur de cette année-là et sera retenu comme générique du journal télévisé de la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise). Ces deux titres, "Mbula ya sacrifice" et "Congo Nouveau, Afrique Nouvelle", devenus des génériques célèbres, ont marqué l’histoire des médias en RDC et consolidé la place de Bombenga en tant que grand compositeur des indicatifs des journaux parlés en RDC.

À suivre...

 

Auguste – Ken – Nkenkela
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